Charlotte Demarti   –    06.11.2019

dépressionLe Quotidien du Pharmacien

Phanie Zoom

Les AINS, mais aussi les acides gras oméga-3, les statines et la minocycline ont montré une efficacité dans la dépression sévère, selon une étude chinoise.

Les antidépresseurs pourraient-ils se faire détrôner par les anti-inflammatoires pour traiter la dépression sévère ? C’est ce que suggère une étude chinoise publiée dans le « Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry », qui note toutefois manquer de recul pour cette nouvelle indication. L’étude a analysé les données de 1 610 patients inclus dans 26 essais cliniques, souffrant de dépression sévère, et ayant pris une substance possédant des propriétés anti-inflammatoires ou un placebo.

Ont été étudiés : les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les acides gras oméga-3, les inhibiteurs des cytokines, les statines, les stéroïdes, l’antibiotique minocycline, le modafinil et la N-acétylcystéine (fluidifiant bronchique).

Au final, les anti-inflammatoires ont réduit efficacement les symptômes de dépression sévère. Ils ont réduit la sévérité globale des symptômes (+ 52 %) ou permis d’atteindre plus facilement la rémission (+ 79 %) comparé à un placebo. Les effets des anti-inflammatoires étaient plus prononcés lorsqu’ils étaient associés à un traitement antidépresseur standard.

Les substances les plus efficaces dans la dépression sévère ont été les AINS, les oméga 3, les statines et la minocycline. En revanche, si les symptômes de la dépression ont été améliorés, la qualité de vie des patients n’a, quant à elle, pas évolué. Peut-être du fait du nombre restreint d’études (26) ou de la durée de suivi trop courte (entre 4 et 12 semaines), qui n’a pas permis de mesurer une amélioration en si peu de temps, suggèrent les auteurs.

Par ailleurs, il n’y a pas eu d’effets secondaires résultant de la prise d’anti-inflammatoires, si ce n’est quelques douleurs gastro-intestinales avec les statines ou la N-acétylcystéine.

Mais étant donné la courte durée des études, il n’est pas possible de statuer sur les effets indésirables à long terme des anti-inflammatoires en traitement de la dépression.

Source : Lequotidiendupharmacien.fr

ECRIT PAR Charlotte Demarti