Accueil Course au large  record

Romain Pilliard et Alex Pella ont choisi dimanche matin de se mettre à l’abri de l’Île des États, à l’Est d’Ushuaia, avant de franchir le cap Horn dès que la météo le leur permettra.

Les deux skippers tentent d’établir un temps de référence du tour du monde d’Est en Ouest à bord de leur trimaran Use It Again.

Ils ont dimanche une avance de 1127 milles sur le record établi en solitaire et en monocoque sur ce trajet par Jean-Luc Van Den Heede. Leur routeur, Christian Dumard, explique ce choix.

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Romain Pilliard (à droite) et Alex Pella ont choisi samedi soir d’aller se mettre à l’abri de l’île des États avant de tenter de passer, le 2 ou 3 février sans doute, un cap Horn en ce moment en furie. | DR / USE IT AGAIN

Nicolas FICHOT. Modifié le 30/01/2022 à 12h58

Ici pour suivre en direct la progression de Use It Again.

« Dans la journée de samedi, Romain Pilliard et Alex Pella ont réussi à finir de contourner par l’Ouest les îles Falkland, ou Malouines si vous préférez, mais ils savaient déjà qu’ils avaient peu de chance de faire une route Sud directe vers le cap Horn pour le franchir dans la foulée au regard des conditions météo » explique leur routeur, Christian Dumard à Voiles et Voiliers.

LA VIDÉO DE USE IT AGAIN À L’APPROCHE DU CAP HORN CI-DESSOUS :

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Description générée automatiquementCrédit vidéo : Use It Again

Jamais réalisé avec succès jusque-là

Romain Pilliard et Alex Pella avaient quitté Lorient il y a 26 jours pour tenter d’établir un temps de référence sur un tour du monde dans le sens contraire des vents dominants.

Un parcours jamais réalisé avec succès jusque-là en solitaire ou en équipage, sur un multicoque et dont le record, en monocoque et en solitaire appartient à Jean Luc van Den Heede.

VDH avait bouclé sa circumnavigation en solitaire le 9 mars 2004, après 122 jours de bataille à bord d’Adrien, monocoque alu de 26 mètres.

Depuis leur départ, les deux skippers ont essuyé une série de péripéties que vous pourrez retrouver ici.

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Dimanche à 8h00 (heure française), Use it Again était en approche des îles des États pour s’y mettre à l’abri des vents violents qui balayent la région du Horn. | DR / USE IT AGAIN / TRACKING

« Ils avaient donc choisi samedi soir de faire du Sud-Ouest pour se garder la possibilité d’aller se mettre à l’abri du vent sur la côte Nord de l’île des États qui est orientée Est-Ouest, à un peu plus d’une centaine de milles du cap Horn.

Sans faire escale évidemment, ils vont attendre le long de cette côte que la météo s’améliore au cap Horn.

Pour rejoindre cet abri, ils navigueront face au vent dans 34 à 40 nœuds de vent. Ce sera musclé ».

Un vent et des vagues furieuses poussent à la côte. À la moindre avarie, tout peut devenir dramatique très rapidement

« Ils auraient pu d’aller directement au Horn pour tenter de le franchir dimanche, continue Christian Dumard.

Ça serait sans doute passé, même avec des vents forts. Mais je leur ai conseillé le contraire parce que, plus que le vent, c’est une mer très forte, de face, avec des creux de 6 mètres ou plus qui les attendait.

C’est dans de telles conditions qu’Yves le Blevec au même endroit ou presque avait cassé le bras de son multicoque ».

« Le cap Horn est une chose mais c’est après dans leur sens, à l’Ouest, avec la Cordillère des Andes qui fait barrage, que cela peut vite devenir très dangereux.

Avec ces conditions météo, un vent et des vagues furieuses poussent à la côte.

À la moindre avarie, tout peut devenir dramatique très rapidement. 

Bruno Peyron était passé tout près du drame sur cette zone-là avec son équipage, sur Commodore Explorer ».

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Romain Pilliard et Alex Pella ont quitté Lorient il y a 26 jours à bord de leur trimaran Use It Again. | DR / USE IT AGAIN

« Pour que Romain et Alex passent le Horn en sécurité et puissent remonter après vers le Nord-Ouest et des mers plus calmes, donc s’extraire de ce piège, il leur faut une fenêtre météo de 36 heures minimum.

A priori, à partir du 2 ou du 3 février, cette fenêtre devrait s’ouvrir.

Je leur ai donc conseillé d’attendre parce que leur but, c’est plus de ramener le bateau que de battre des records ».

Dès que la fenêtre météo s’ouvrira, hop ! Ils tenteront le coup

Et Christian Dumard de conclure que « de toute façon, ils ont 6 jours d’avance sur les timings du record de Jean-Luc Van Den Heede qui leur sert de référence.

Ils peuvent donc attendre deux ou trois jours. Si tout va bien, sans doute lundi, ils pourront faire un saut de puce pour s’approcher encore du Horn en allant trouver l’autre abri du détroit de Lemaire.

Et dès que la fenêtre météo s’ouvrira, hop ! Ils tenteront le coup ».

RECORD TOUR DU MONDE ALEX PELLA TRIMARAN JEAN-LUC VAN DEN HEEDE

CHRISTIAN DUMARD