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On sait que l’affaire n’est pas encore gagnée et qu’il faudra revoir ce proto sur une mer plus formée.

Mais difficile de ne pas s’enthousiasmer à la vue de ces images : magnifié par Polaryse, le Proto volant de Caroline Boule est tout simplement impressionnant.

Pour Voiles et Voiliers, la skippeuse a partagé ses sensations après ses toutes premières sorties.

Nicomatic, le proto 1067 volant de Caroline Boule en sustentation au large de Lorient (Morbihan). Une image contenant texte, clipart

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Nicomatic, le proto 1067 volant de Caroline Boule en sustentation au large de Lorient (Morbihan). | POLARYSE

Thibaud VAERMAN. Publié le 17/12/2022 à 12h36

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 VIDÉO. Images impressionnantes d’un Proto Mini 6.50 volant à plus 20 nœuds (ouest-france.fr)

Nous l’avions quittée en fin de saison vainqueur de la Mare Nostrum, boucle Méditerranéenne autour des Baléares, sur son Mini 6.50 Nicomatic.

Nous la retrouvons aujourd’hui sur ce même proto, mais cette fois-ci en vol à 20 nœuds au-dessus des Courreaux de Groix !

Des images impressionnantes de légèreté comme de puissance, signée Yann Riou et son équipe de Polaryse.

Une impression confirmée par la jeune skippeuse : « C’était la deuxième nav’, mais on n’avait rien changé.

J’ai testé d’abord le bateau vendredi et comme ça fonctionnait, j’ai appelé Yann Riou qui voulait être le premier à faire des images.

On est sorti juste devant Lorient, on longeait Groix avec entre 8 et 12 nœuds de vent.

Ce qui est positivement surprenant, c’est qu’on vole dès 8 nœuds (de vent, ndlr).

À partir de 6 nœuds, le bateau commence à se lever et je suis en « fully foiling » à 8 nœuds ! »

Mini 6.50 à Foils ! – YouTube

Dès qu’on vole, on est à 20 nœuds

Si Caroline Boule attendait le bon moment pour mettre en place ses foils, elle semble déjà satisfaite de la vitesse atteinte par son Mini upgradé : « Globalement, dès qu’on vole, on est à 20 nœuds.

La vitesse de pointe qu’on a atteinte c’est 23,5 nœuds. Ça donne des moyennes de 18-19 nœuds. »

Cette moyenne, c’est à peu de chose près la plus belle vitesse jamais atteinte par son bateau dans sa version précédente : « mais c’était avec 35 nœuds de vent ! » précise Caroline.

« Avec 8 nœuds de vent, on aurait eu 8 nœuds de vitesse. Globalement, je pense qu’on peut dire qu’on gagne 10 nœuds ! ». Un gouffre.

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Au niveau des sensations, la skippeuse semble tout aussi emballée par son Mini transfiguré.

Doté de safrans à plans porteurs (ce qui est interdit en Imoca, autres monocoques volants), son plan Manuard semble léviter sans à-coups au-dessus des crêtes.

« C’est génial. Le bateau est extrêmement stable, confie-t-elle. 

J’espérais que ça serait un peu comme ça, mais là c’est comme si on était sur un tapis volant.

Il cabre un petit peu en se levant et ensuite il se met à plat.

Il est tellement stable qu’on peut se promener dessus, il n’y a aucun problème !

À un moment, je me suis levée et promenée sur le bateau alors qu’on volait à 23 nœuds.

C’est complètement dingue. » 

Pour ellecette stabilité serait un vrai plus en termes de vie à bord : « Finalement le grand succès, c’est que j’espère pouvoir vivre normalement sur le bateau même quand il est à pleine vitesse. »

La Route du Rhum nous aura encore montré à quel point la vie à bord des Imoca, sans plans porteurs sur les safrans était difficile. Des monocoques comparables, pour Michel Desjoyaux à des « tabourets auxquels il manque un pied ». 

Sur ces images, le proto semble dispenser son équipage des chocs parfois violents de l’atterrissage.

Le proto Manuard de Caroline Boule en vol entre Lorient et Groix, pour sa deuxième sortie. | POLARYSE

Un Mini qui en a encore sous le pied

Pour assurer cette stabilité, la skippeuse Franco-Polonaise pourra s’appuyer sur plusieurs possibilités de réglages.

Sur les foils principaux – dont la sortie de puit est très verticale – comme sur les safrans en « T » : « Globalement, je peux changer tous les paramètres, dans tous les sens.

Même si c’est encore à mettre au point pour voler encore mieux.

Mais ce n’est que le début, on ne connaît pas encore tous les réglages. »

La compréhension et l’amélioration, ce sera le programme de cet hiver, où la navigatrice et son équipe ne compte pas ressortir le bateau de l’eau (sauf problème ou réparation) afin de naviguer un maximum.

« Je commence ma saison 2023 ! », nous confiait-elle euphorique.

Si le 1067 n’est pas le premier Mini 6.50 à se dresser sur ses foils, il devra toutefois prouver qu’il peut tenir la distance d’une Transatlantique, s’il veut pouvoir jouer la gagne sur la Mini-Transat 2023.

Une traversée où la houle croisée des Alizés a posé des problèmes aux précédents foilers.

Sur l’édition 2021, Pierre Leroy l’avait encore emporté sur un proto Raison à dérives.

Cet écueil, la skippeuse et ingénieure en est bien consciente : « Pour cette deuxième sortie, il y avait un peu plus de clapot.

Mais le bateau réagissait bien. Même s’il touchait de temps en temps, il redécollait direct.

On verra dans la plus grande houle, mais c’est sûr que c’est LA grande question et aussi ce qui ne fonctionne pas bien avec les autres foilers.

On va voir ce que ça donne ! »

Classe Mini proto foiler