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Gilles Martin-Raget, l’un des grands de la photographie de voile international, est tout sauf l’un de ces charognards avides de clichés de catastrophes à la voile avec avaries et parfois même blessures à la clé.

« J’aime les belles manœuvres réussies, la casse en mer m’attriste » précise ce photographe historique de Voiles et Voiliers qui a couvert tous les grands rendez-vous en 2021.

Et parce que les manœuvres à la voile, quand même, ne se finissent pas toutes bien, il publie ce best-of.

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Un départ au tas photographié durant la dernière édition des Voiles de Saint-Tropez. | GILLES MARTIN-RAGET

Nicolas FICHOT. Publié le 14/01/2022 à 12h25

Quand Gilles Martin-Raget se retourne sur son année 2021 vient d’abord le souvenir de la Coupe de l’America à Auckland (Nouvelle-Zélande).

Puis les Voiles du vieux port de Marseille, la Massilia Cup, la SNIM, les Voiles de Saint-Tropez et le round méditerranéen du SailGP. Entre autres, parce qu’il préfère les courses de demain à celles d’hier.

Avec à la clé sur toutes ces courses, évidemment, des soleils, des arrêts-buffet et autres départs au tas qu’il a filmés comme des enfants enfileraient des coquillettes sur un collier de fête des Mères.

LA VIDÉO CI-DESSOUS :

https://www.youtube.com/watch?time_continue=95&v=89y9O1G9Frw&feature=emb_logo&ab_channel=GillesMartin-Raget

Crédit vidéo : Gilles MARTIN-RAGET

« Mais le crash en voilier n’est pas forcément ma tasse de thé, dit-il encore. 

En revanche, j’avoue que j’aime assez deviner la venue ou la zone probable d’une mauvaise manœuvre.

Avec l’expérience, on finit par anticiper un peu. Avec les bateaux modernes et les gennakers, il y a beaucoup moins de départs au tas et c’est tant mieux.

Sur les courses pros, des bons équipages se sortent sans souci des pires situations : c’est souvent épatant. Et les courses d’aujourd’hui sont beaucoup plus souvent annulées en cas de brises fortes ».

On a l’œil attiré, inconsciemment

Et Gilles Martin-Raget de se demander encore quels sont les ingrédients souvent mystérieux qui permettent de deviner un départ au tas de l’un et pas de l’autre sur une même course.

« Il y a le type de voilier, d’abord. Les anciens bateaux sont beaucoup plus rouleurs. Quand les fausses pannes durent un peu trop, on a l’œil attiré, inconsciemment ».

Ici, pour voir d’autres productions de Gilles Martin-Raget

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« Chez les pros, c’est plus calme, plus serein, plus froid, plus silencieux. Plus efficace, quoi ! ». | GILLES MARTIN-RAGET

« Souvent aussi, en hélicoptère, on voit le grain arriver ou la survente se positionner derrière un cap.

Si en plus cette zone plus ventée, difficile à repérer au fil de l’eau, est située sur une zone probable d’empannages, on a tendance à se fixer un peu dessus, c’est vrai ».

Plus calme, plus serein, plus froid, plus silencieux. Plus efficace, quoi !

« Sans oublier les équipages. Avant le départ, on en connaît certains. On sait qu’ils savent.

D’autres, on les connaît moins ou pas du tout.

C’est sûr que sur un voilier Italien il y aura plus de cris que sur un Néerlandais mais globalement, si cela crie beaucoup, si tout le monde s’agite, si un ou deux équipiers traînent sur le pont là où ils ne devraient pas être, on le repère.

Chez les pros, c’est plus calme, plus serein, plus froid, plus silencieux. Plus efficace, quoi ! » conclut Gilles Martin-Raget.

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