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L’IMOCA Hugo Boss s’apprête à toucher l’eau pour la première fois.

L’IMOCA Hugo Boss s’apprête à toucher l’eau pour la première fois. | LLOYD IMAGES

Propos recueillis par Laurène COROLLER. Publié le 20/08/2019

Dévoilé début du mois, le nouvel IMOCA Hugo Boss a fait sensation avec son cockpit totalement fermé. Une option radicale pour un bateau conçu à 100 % pour le Vendée Globe. Nous avons appelé son architecte Vincent Lauriot-Prévost du cabinet VPLP qui nous en dit un peu plus.

« L’option maîtresse c’est le Vendée Globe. On a fait le choix de ne pas faire de concession pour l’équipage. L’objectif prioritaire c’est le solitaire. »

Le cockpit fermé

« L’idée d’un cockpit complètement fermé est née avec Alex. Pour sa protection, c’est vrai. Mais ça n’a de sens que s’il y a d’autres vertus. L’intérêt ici, c’est d’améliorer le centre de gravité et la vision du skipper sur ce qu’il se passe devant. C’est aussi d’abaisser la bôme et donc la voilure pour optimiser l’aérodynamisme. »

Quand on l’interroge sur la position de la barre, l’architecte nous explique : « Vous savez, les séquences de barre sont assez rares sur un Vendée Globe. Il restera principalement à l’intérieur dans cette fosse étanche. Pour les sorties de port, il sera à l’extérieur avec une barre télescopique. Sinon pour sortir, il pourra passer par les panneaux sur le sommet du roof. » Quant au cockpit, l’architecte reste discret mais nous explique néanmoins « qu’il est concentré autour de quatre winches. Tout est à portée de main pour minimiser les efforts. »

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Alex Thomson passera la majeure partie de son temps à l’intérieur du bateau, dans sa « fosse étanche ». | LLOYD IMAGES

« C’est un pas à faire. Avant, les avions aussi avaient des postes de pilotage ouverts. On est dans cette démarche de cockpits plus fermés depuis le maxi-trimaran MACIF de François Gabart. Le but c’est de s’adapter à ces nouveaux concepts. Alex a quand même cinq Vendée Globe derrière lui avec cinq bateaux différents signés par autant d’architectes. Il a eu le temps de se faire une idée de ce qu’il voulait et de ce qu’il était prêt à endurer. »

Et les foils ?

« Les foils* sont conçus pour le reaching et le portant. Notre priorité n’était pas la polyvalence ni la performance au près. Ce qu’on a cherché, c’est d’être le moins pénalisé possible par la traînée. On a tout fait pour qu’il soit le plus léger possible et pour que le rendement aérodynamique soit le plus efficace. »

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La comparaison avec Charal

« Pour la carène, on s’est inspiré de ce que nous avions réalisé pour Charal mais avec une approche un peu différente. On a privilégié une traînée minimum à une puissance minimum. Et on a fait beaucoup de travail de ce côté. »

« Lorsqu’on a dressé les caractéristiques d’Hugo BossCharal était en construction. Donc on n’avait pas encore eu de retour sur l’eau. Nous avons utilisé les études que nous avions réalisées pour le bateau de Jérémie que l’on a enrichi. Mais ce sont deux marins différents avec deux approches différentes. L’un est plus extrême que l’autre mais je vous laisse deviner lequel des deux (sourire). »

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Conçu par le cabinet VPLP, l’IMOCA de Jérémie Beyou avait fait sensation lors des premières navigations. | CHARAL SAILING TEAM

« Forcément il y a des points forts et des points faibles. C’est un bateau où on a pris des options. On n’a pas cherché la puissance donc il devra aller vite pour aller vite. »

* Le service presse nous a indiqué qu’il faudra attendre le 19 septembre, jour du baptême du bateau, pour voir les photos des foils en place.

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