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Alex Thomson vient de révéler dans une interview publiée par Le Figaro qu’il venait notamment de faire installer un effaroucheur de cétacés dans la quille de son Hugo Boss pour prendre le départ du prochain Vendée Globe. Répondant aux questions de Guillaume Loisy, le skipper gallois fait le point sur les autres nouveautés à bord de son Imoca, son programme, ses ambitions. Guillaume Loisy nous a autorisés à reprendre tout ou partie de cette interview menée tambour battant et bourrée d’infos.

Comme Nicolas Troussel sur Corum, Alex Thomson sur son Hugo Boss vient d’effectuer 2 000 milles en solitaire, en guise de parcours de qualification au prochain Vendée Globe. | ALEX THOMSON RACING

Voiles et Voiliers avec Guillaume LOISY. Publié le 28/07/2020 à 17h30

Le timing d’Hugo Boss ?

« Idéalement, il aurait fallu faire 30 000 milles avant le départ. Aujourd’hui, j’espère pouvoir en faire 20 000, dont 8 000 en solitaire. C’est frustrant de ne pas avoir pu en faire autant que voulu, avoue le marin de 46 ans, quelques jours après avoir bouclé les 2 000 milles nécessaires à sa qualification pour le tour du monde. Ce n’est pas anecdotique, il fallait cocher cette case pour ne pas prendre de retard ».

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« L’Imoca est équipé d’une nouvelle paire de foils, toujours aussi grands (7 mètres de long – N.D.L.R.) et proches de la première version ». | ALEX THOMSON RACING

Des récentes évolutions dans l’échéancier du chantier d’été de l’Imoca ?

« Nous avons détecté un potentiel problème de structure dans la coque à l’arrière du mât. Sur ces nouveaux bateaux qui volent plus haut, la zone de la coque qui tape fort la mer n’est plus seulement à l’avant du mât, mais aussi derrière. Les architectes nous ont recommandé de renforcer cette partie située sous les ballasts. On ne sait pas si c’est un vrai problème ou non, mais nous ne pouvons prendre aucun risque. On a donc renforcé la coque de l’intérieur. L’Imoca est équipé d’une nouvelle paire de foils, toujours aussi grands (7 mètres de long – N.D.L.R.) et proches de la première version qui était déjà satisfaisante. Nous les avons commandés en octobre dernier au chantier Persico de Bergame (Italie – N.D.L.R.) où le coronavirus a fait beaucoup de dégâts. Nous avons pris beaucoup de retard ».

« De toute façon, j’ai l’habitude d’être un loup solitaire et ce n’est pas un problème ». | ALEX THOMSON RACING

La confrontation d’Hugo Boss avec d’autres Imoca avant le Vendée Globe ?

« J’avais discuté avec les gars du Pôle Finistère Course au large pour participer à quelques entraînements avec eux à Port-La-Forêt. La Covid-19 a tout changé. La priorité est devenue d’accumuler les milles. Ce n’est pas génial de ne pas s’être mesuré aux autres. Mais aujourd’hui, ce n’est plus très utile de savoir si on est plus lent ou plus rapide que Charal, Apivia ou LinkedOut. Les cartes sont sur la table, les voiles sont commandées. On ne peut plus rien changer. De toute façon, j’ai l’habitude d’être un loup solitaire et ce n’est pas un problème. Ça l’est peut-être plus pour les autres qui se demandent où j’en suis ».

Le Whale Pinger, un répulsif acoustique installé sur la quille d’Hugo Boss qui envoie des impulsions sonores afin d’éloigner les cétacés ?

« J’ai fait des centaines de milliers de milles dans ma vie et je n’ai jamais croisé de containers (détectables désormais via le système Oscar installé sur son mât, N.D.L.R.). Par contre, j’ai vu énormément de baleines. Nous en avons sans doute heurté une sur la Transat Jacques Vabre. Si on peut éviter d’abîmer notre terrain de jeu tout en préservant nos bateaux, il n’y a pas à hésiter ».

« J’ai fait des centaines de milliers de milles dans ma vie et je n’ai jamais croisé de containers ». | ALEX THOMSON RACING

Des nouveaux changements dans l’ergonomie de son Imoca ?

« Je peux m’allonger et dormir avec le pied posé sur le grinder. Tout est à proximité dans une position parfaite, je suis au sec. Je n’ai jamais connu un tel confort sur un Imoca ».

Les nouvelles performances d’Hugo Boss ?

« Jusqu’à 20 % plus rapide que le précédent dans certaines conditions ».

Retrouvez ici l’article de Guillaume Loisy en intégralité.

« C’est le moment de prendre les dernières bonnes décisions et d’être audacieux ». | ALEX THOMSON RACING

Et maintenant, quel programme pour Hugo Boss ?

« Il faut vite retourner naviguer. On ne peut pas identifier les problèmes si on ne sort pas suffisamment. Beaucoup de skippers sont confrontés à ça », relève Thomson, avec la crainte de voir cet hiver « un taux d’abandon sans précédent parmi les bateaux neufs. C’est le moment de prendre les dernières bonnes décisions et d’être audacieux ».

En images, l’IMOCA d’Alex Thomson décrypté par un architecteAprès la diffusion récente des images de la mise à l’eau du nouveau Hugo Boss d’Alex Thomson, David de Prémorel, architecte et spécialiste de calcul de structure au sein du Cabinet Finot-Conq, estime que « la carène de ce nouvel IMOCA me semble être de la même génération que celle de Charal ». Il noVoiles & Voiliers