GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE- Par Marielle Ammouche le 09-01-2020

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Dans un contexte d’augmentation du nombre d’enfants nés par procréation médicalement assisté, une équipe de chercheurs danois a voulu en savoir plus sur les risques pour l’enfant, notamment cancéreux, liés aux différents traitements de l’infertilité.

Ces chercheurs ont ainsi conduit une vaste étude, a partir des données de 2 grandes cohortes, qui a porté au total sur 1 085 172 enfants nés au Danemark entre le 1er janvier 1996 et le 31 décembre 2012.

Les auteurs avaient accès aux éventuels traitements de l’infertilité reçus par les mères : traitements médicamenteux (clomiphène, gonadotrophines, analogues de la ghrh, hCG, progestérone, œstrogènes…) ou technologies de PMA (fécondation in vitro, injection intracytoplasmique de spermatozoïdes, transfert d’embryons congelés…).

Au cours du suivi (de 1996 à 2015), 2 217 enfants ont reçu un diagnostic de cancer. Après analyse statistique, les auteurs ont montré que l’incidence des cancers infantiles augmentait chez les enfants nés après congélation embryonnaire.

Elle était ainsi de 44,4 pour 100 000 pour les enfants nés après l’utilisation du transfert d’embryons congelés (n = 3 356), contre 17,5 pour 100 000 pour les enfants nés de femmes fertiles (n = 910 291), soit un HR de 2,43 (IC à 95%, 1,44 à 4,11).

Le risque était principalement dû à l’augmentation des leucémies et des neuroblastomes.

En revanche, l’étude n’a mis en évidence d’association statistiquement significative avec l’utilisation des autres types de traitement de l’infertilité examinés.

Sources :  Jama, 10 décembre 2019. Avec Rhumato.net (A. Rambaud)

https://www.egora.fr/sites/egora.fr/files/styles/90x66/public/visuels_actus/babyhand_15.jpg?itok=71bhUtrj1 enfant sur 30 conçu par FIV en 2018

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Revue de presse Mediscoop du 09-01-2020

Embryon congelé : un surrisque de cancer pédiatrique

Embryon congelé : un surrisque de cancer pédiatrique

Par Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Le transfert d’embryon congelé est associé à un surrisque de cancer pédiatrique, en particulier de leucémie et de neuroblastome. En revanche l’utilisation de médicaments contre l’infertilité et la FIV et l’ICSI n’a pas été associée à ce risque chez les enfants nés de mères ayant eu recours à ces traitements. Ces travaux sont parus dans le JAMA.

Un lien entre embryon congelé et augmentation du risque de cancer chez l’enfant a été mis en avant par une équipe danoise. Compte tenu de l’augmentation du recours à la procréation médicalement assistée, plusieurs équipes étudient actuellement l’impact possible des méthodes et produits utilisés sur la santé des enfants issus de ces grossesses. Le risque de cancer fait notamment l’objet de différents travaux.

Il s’agit là d’une étude de cohorte rétrospective incluant 1.085.172 enfants nés entre 1996 et 2012. Les auteurs avaient accès aux informations médicales concernant les mères et notamment les traitements de l’infertilité : utilisation de médicaments (clomiphène, gonadotrophines, hCG, progesterone, oestrogènes, etc) et utilisation d’une méthode FIV, ICSI, transfert d’embryon congelé, etc.

Chacun de ces paramètres a été étudié séparément. Après un suivi de 12,2 millions de personnes-années (moyenne 11,3 ans), l’incidence de cancer pédiatrique a été estimée à 17,5/100.000 enfants nés de femmes fertiles (n = 910.291) contre 44,4/100.000 enfants issus d’embryons congelés (n = 3356).

Le risque de cancer était ainsi doublé chez les enfants nés d’embryons congelés (HR 2.43, IC 95% 1.44 – 4.11) en particulier le risque de leucémie (5 cas, HR 2.87, IC 95% 1.19 – 6.93) et de neuroblastome (<5 cas, HR 7.82, IC 95% 2.47 – 24.70). Aucune autre association significative n’a été retrouvée avec les autres traitements de l’infertilité et méthodes de conception in vitro. 

Référence : Marie Hargreave et al. –Association Between Fertility Treatment and Cancer Risk in Children
JAMA. 2019;322(22):2203-2210
[Retrouvez l’abstract en ligne]

Date de publication : 9 janvier 2020