Actualités – publiée le 15/08/2021

Proceedings of the Royal Society

Nausées, étourdissements, fatigue, maux de tête, vertiges, pertes d’équilibre, et pression dans les oreilles, sont les symptômes évoqués par des sujets fréquentant des lieux à forte exposition aux ultrasons.

Ces ondes sonores à haute fréquence utilisés par un large éventail de dispositifs, sont en fait présentes dans de nombreux lieux publics.

Cependant il existe très peu d’études portant sur leurs effets sur la santé.

Ce rapport réalisé par un chercheur de l’Université de Southampton et publié dans la revue Proceedings of the Royal Society nous dresse, après examen, un état -très limité- de la science.

Ce rapport d’accès libre, comprend à la fois les résultats de nouvelles enquêtes ainsi qu’un examen narratif des données scientifiques déjà disponibles sur les effets de l’exposition aux ultrasons sur la santé humaine.

Son auteur, le professeur Timothy Leighton, a enregistré ces ultrasons dans un grand nombre de lieux publics, comme une bibliothèque, une gare et une piscine, montrant déjà, sur le terrain, que les ultrasons sont présents partout dans notre quotidien.

Mais ce n’est pas tout, le choix de ces lieux publics a aussi été guidé par les plaintes de leurs utilisateurs, portant sur des symptômes variés, dont des nausées, étourdissements, fatigue, maux de tête, vertiges, pertes d’équilibre, et pression dans les oreilles.

· Il existe dans la littérature peu de preuves d’effets néfastes des ultrasons sur la santé, c’est la première conclusion de ce rapport.

· La seconde est l’évaluation de l’exposition dans les lieux publics, soit des niveaux d’ultrasons à haute fréquence situés entre 63 et 94 décibels (dB).

Ces mesures posent la question des différentes directives qui datent de 40 ans, bien avant le développement de la plupart des dispositifs qui émettent ces ultrasons et de leur adaptation, indépendamment des niveaux actuels d’exposition, aux niveaux de sensibilité de l’oreille humaine.

Selon le chercheur, environ 1 personne sur 20 âgées de 40 à 49 ans pourrait être “perturbée”.

Enfin, il y a l’évolution des technologies : si l’on prend l’exemple de l’échographie, l’exposition associée a été mesurée et limitée il a des années, alors que depuis les systèmes ont considérablement évolué.

On sait déjà que les ultrasons à haute fréquence peuvent avoir des effets néfastes sur l’audition.

Certains industriels ont développé et appliqué des lignes directrices pour éviter ces lésions auditives, après que leurs personnels, exposés à des ultrasons aient signalé les symptômes précisés plus haut.

Cependant, il n’existe aucune preuve, dans la littérature de la relation de cause à effet.

Le professeur Leighton écrit de plus : « Il n’y a pas un nombre important d rapports de cas ou de plaintes du public, soit c’est parce que seul un petit nombre de sujets sont touchés, soit c’est par absence de prise de conscience de l’exposition et de ses effets ».

Comment expliquer les symptômes ?

Le chercheur suggère que ces symptômes pourraient être causés par une confusion dans le cerveau, qui perçoit bien les vibrations du tympan, mais ne reçoit pas de signaux du nerf auditif qui transmet le son.

Une seconde explication possible serait une déconnexion entre les signaux de récepteurs de l’équilibre dans l’oreille et ce que l’œil voit, c’est-à-dire rien.

Et l’échographie ?

Le rapport ne fournit pas de nouvelles preuves que l’échographie porte préjudice à la santé humaine.

Ce rapport lance donc un avertissement sur une présence de plus en plus fréquente des ultrasons dans les lieux publics et notre environnement de vie et sur la nécessité de conduire de nouvelles études pour mieux cerner les effets de cette exposition sur la santé.

Il pointe également du doigt l’ancienneté des différentes lignes directrices et limites d’exposition.

Proceedings A (The Royal Society) January 19 2016 DOI: 10.1098/rspa.2015.0624 Are some people suffering as a result of increasing mass exposure of the public to ultrasound in air?

Lire aussi: ÉCHOGRAPHIES COMMERCIALES: 20 mn d’ultrasons sur le cerveau du fœtus –