François Gabart a donc baptisé son nouveau trimaran géant SVR-Lazartigue à Concarneau, en présence de son sponsor, de son équipe et de la star de cinéma Mélanie Laurent, marraine du bateau. Mais quels sont les principaux chiffres de ce voilier volant de course et de records, haut comme un immeuble de 12 étages, capable de pointes de vitesse à 47 nœuds (près de 90 km/h) et de moyennes à plus 42 nœuds ?
Le baptême de SVR-Lazartigue, lundi à Concarneau.
Pas moins de deux ans et demi et environ 150 000 heures de travail ont été nécessaires pour sa conception et sa construction. | GUILLAUME GATEFAIT
Bruno MÉNARD. Modifié le 21/09/2021 à 17h34
Alors qu’il avait été mis à l’eau le 22 juillet dernier, SVR-Lazartigue, le tout nouveau trimaran volant de François Gabart a été baptisé en grande pompe deux mois plus tard, hier lundi 20 septembre.
En présence bien entendu de son skipper et de ses équipes de Mer Concept, mais aussi de son sponsor Didier Tabary, Président fondateur du groupe français de cosmétique Kresk, nouveau propriétaire du trimaran SVR-Lazartigue et de la star de cinéma Mélanie Laurent.
150 000 heures de travail en deux ans et demi de conception et construction
Une photo de l’équipe qui donne une binne idée de l’échelle du bateau. | GUILLAUME GATEFAIT
Une star qui a souligné par exemple un des chiffres clés du bateau : le temps nécessaire à sa conception et à sa construction, il est vrai assez impressionnant.
Mélanie Laurent : « C’est merveilleux de me pencher au-dessus de ce berceau.
Je suis impressionnée par les 150 000 heures de travail qui ont été effectuées pour construire ce bateau et je suis fière des valeurs qu’il porte.
Je souhaite à ma filleule de voyager le plus possible, de nous émerveiller et de transporter nos convictions. »
L’actrice entendait souligner ainsi que le bateau porte également les couleurs du fonds de dotation Kresk4Oceans.
Celui-ci lutte contre la pollution plastique dans les océans, en mettant en œuvre des opérations de sensibilisation, d’éducation et finance des projets scientifiques d’intérêt général dans le domaine du recyclage et du développement de nouveaux matériaux éco responsables.
Mais pour en revenir à ce premier chiffre, sachez que la conception et la construction de ce nouveau trimaran volant ont nécessité deux ans et demi de travail.
François Gabart et Mélanie Laurent, pendant le baptême du bateau. | GUILLAUME GATEFAIT
32 mètres x 23 m x 37 m
SVR-Lazartigue affiche des dimensions forcément XXL, comme la majeure partie des voiliers de la classe Ultim : 32 mètres de longueur sur 23 mètres de large.
Le tout pour un poids de 15 tonnes.
Et donc oui, on peut faire « voler » ce voilier de 15 tonnes, comme en lévitation au-dessus de l’eau.
Et le faire voler vite. Très vite.
Sachant que le but du jeu est de voler vite longtemps, comme l’explique François Gabart dans cette interview Voiles et Voiliers où il raconte avoir déjà tenu 42 nœuds pendant une heure.
Ce qui équivaudrait à 1008 milles couverts sur une seule journée si cette moyenne pouvait être maintenue sur 24 heures.
Ce serait alors la bagatelle de 100 milles de plus que l’actuel record de 908,2 milles (37, 84 nœuds de moyenne) détenu depuis 2009 par Pascal Bidégorry sur le trimaran de 40 m Banque Populaire V, devenu depuis Spindrift.
Un sacré look aussi. | GUILLAUME GATEFAIT
Ce n’est pas fait, évidemment, loin de là, mais ce genre de potentiel véhicule tous les fantasmes et laisse espérer de battre tous les records. I
nclus celui de la Traversé de l’Atlantique en moins de 3 jours et 15 heures pourtant réputé absolument imbattable et qui est lui aussi détenu par Pascal Bidégorry et son équipage sur ce même Banque Populaire V devenu Spindrift et passé aux mains de Yann Guichard.
Il n’aura échappé à personne que dans cette vidéo , François Gabart se montre bien plus intéressé par la tenue de hautes vitesses moyennes que par les pointes à près de 90 km/h (un peu plus de 47 nœuds) déjà enregistrées pendant les premières sorties d’entraînement et de mise au point de ce nouveau bateau.
Aussi haut qu’un immeuble de 12 étages
Le tirant d’air de SVR-Lazartigue s’élève à 37 mètres au-dessus de l’eau. Autrement dit le sommet du mât culmine à une hauteur comparable au bas mot à celle d’un immeuble de 12 étages, ce qui permet de porter « un peu » de voiles tout de même.
Il en faut pour tracter les 15 tonnes du bateau à la seule force du vent.
Des foils de 400 kilos pour soulever un bateau de 15 tonnes.
Ici pendant une des neuf premières navigations effectuées entre la mise à l’eau fin juillet et le baptême le 20 septembre | GUILLAUME GATEFAIT
Un foil pèse seulement 400 kilos
Pour voler, SVR-Lazartigue s’appuie entre autres sur ses deux foils, dont le poids laisse rêveur : seulement 400 kilos pour soulever les 15 tonnes du maxi trimaran…
Vitesses : 47 nœuds en pointe, 42 nœuds maintenus sur une heure
Avant de probablement voler avec Mélanie Laurent ce mardi (c’était l’idée), le trimaran SVR-Lazartigue est déjà sorti neuf fois depuis sa mise à l’eau fin juillet.
Et il a parfois atteint des vitesses supersoniques : 47 nœuds en pointe soit près de 90 km/h, et surtout 42 milles parcourus en une heure (donc à 42 nœuds de moyenne), lire plus haut et dans l’interview vidéo que nous a accordé François Gabart.
L’ambition : voler autour du monde et battre des records
François Gabart ne fait pas mystère qu’avec ce nouveau bateau, l’objectif ne peut être autre que gagner les courses en flotte comme la Route du Rhum ou la Transat Jacques Vabre mais aussi battre tous les records : Trophée Jules Verne, tour du monde en solitaire, traversée de l’Atlantique, etc.
François Gabart : « D’un point de vue sportif, l’ambition est d’aller le plus vite possible autour du globe et de battre des records.
Depuis la mise à l’eau du trimaran le 22 juillet dernier, nous avons fait 9 navigations, parcouru environ 3000 miles et franchi la vitesse des 47,7 nœuds (près de 90km/heure).
Le bateau est performant, nous sommes très satisfaits, il y a du potentiel mais il nous reste beaucoup de travail afin d’être prêts pour les prochaines courses.
J’ai hâte de relever tous les nouveaux challenges qui nous attendent. »
À lui et son équipe, il reste six semaines pour fiabiliser le plus possible ce nouveau bateau avant le départ de la Transat Jacques Vabre, le 7 novembre prochain, laquelle marquera le grand retour des trimarans géants, qui étaient absents de la dernière édition.
François Gabart à la barre de son nouveau trimaran, pendant un entraînement de mise au point. | GUILLAUME GATEFAIT
Le programme prévisionnel
Novembre 2021 : Transat Jacques Vabre
2022 : Route du Rhum
2023 : Tour du Monde en Solitaire en course
2023 : Campagne de records
2024/2025 : Trophée Jules Verne
Le mot du sponsor
Didier Tabary, Président de Kresk développement : « Ce bateau, c’est beaucoup de fierté pour mes collaborateurs et moi-même.
J’espère qu’il portera haut les valeurs de nos marques aux quatre coins du globe et qu’il nous permettra d’aller plus loin dans nos engagements environnementaux, car c’est le sens de ce projet.
Ce trimaran fait maintenant partie de notre famille et je lui souhaite bon vent. » (Source service presse)
ULTIM FRANÇOIS GABART TRANSAT JACQUES VABRE RECORD AUTOUR DU MONDE EN SOLITAIRE RECORD DE L’ATLANTIQUE TROPHÉE JULES VERNE ROUTE DU RHUM FOILER