Accueil Course au large  Trophée Jules Verne

​Cette fois ils partent ! Le maxi-trimaran Sails of Change de l’écurie Spindrift est repassé en code vert.

Yann Guichard et Dona Bertarelli et leurs neuf hommes d’équipage quittent leur port d’attache de La Trinité-sur-Mer ce mardi 30 novembre à 14 h.

Ils vont tenter de battre le record absolu du tour du monde à la voile en équipage – 40 jours, 23 heures – le mythique Trophée Jules Verne détenu depuis 2017 par Francis Joyon et l’équipage d’IDEC Sport.

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Cette fois ils partent ! Franchissement de la ligne de départ probable entre 1 h et 6 h du matin la nuit prochaine. | PIERRE BOURAS / SPINDRIFT

Bruno MÉNARD. Publié le 30/11/2021 à 14h27

Cette fois, ils y vont ! Sails of Change, le plus grand trimaran océanique du monde (37 mètres) de l’écurie de course Spindrift va bien s’élancer à l’assaut du Trophée Jules Verne.

Après un premier repart repoussé il y a quelques jours – une fenêtre météo s’étant refermée au dernier moment – Yann Guichard, Dona Bertarelli et leurs hommes avaient promis « rendez-vous dans quelques jours ».

Ils devraient tenir parole dans les heures qui viennent, en allant directement sur la ligne de départ au large d’Ouessant, sans faire un arrêt à Brest.

Le voilier géant Sails of Change et ses onze marins vont ainsi d’abord quitter leur port d’attache de La Trinité-sur-Mer en début d’après-midi aujourd’hui mardi vers 14 h, puis devrait s’élancer la nuit prochaine (du mardi 30 novembre au mercredi 1er décembre, donc), pour leur quatrième tentative contre le Trophée Jules Verne.

Autrement dit le record absolu du tour du monde à la voile en équipage, détenu depuis 2017 par Francis Joyon et ses hommes à bord d’IDEC Sport en 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes, à près de 22 nœuds de moyenne (21,96) sur les 21 600 milles de la route directe théorique, soit l’équivalent de 40 000 kilomètres « terriens ».

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La grosse difficulté du début de tour du monde : atteindre Bonne Espérance en une douzaine de jours car il n’y a pas grand-chose à gratter ensuite sur l’Indien que IDEC Sport avait traversé à une vitesse supersonique. | PIERRE BOURAS / SPINDRIFT

Temps intermédiaires : ce bateau en possède la moitié

Rappelons que pour avoir une chance de battre le record du tour du monde à la voile, il faut aller très vite d’abord à l’équateur, puis ensuite au cap de Bonne Espérance.

Car ensuite Francis Joyon et les marins d’IDEC Sport avaient réussi une traversée hallucinante de l’Océan Indien en moins de 6 jours (5 jours et 21 heures) enchaîné avec une traversée très rapide aussi du Pacifique en moins de 8 jours (7 jours et 21 heures). Sébastien Audigane, alors membre d’équipage de Joyon avait qualifié l’Indien d’IDEC Sport du « run le plus sauvage de ma (sa) vie de marin ».

Sur les tablettes du WSSRC – Le World Sailing Speed Record Council, organisme international qui gère et valide les records à la voile – le trimaran IDEC Sport de Francis Joyon possède d’ailleurs toujours non seulement le record général,

Mais aussi trois des six temps intermédiaires, alors que Sails of Change – quand il s’appelait Spindrift et/ou Banque Populaire) en compte trois également : les portions Ouessant-équateur (4 jours 20 heures en 2019), Equateur-cap des Aiguilles (6 jours 8 heures en 2012) et cap Horn-équateur (7 jours 4 heures en 2012). IDEC Sport, lui, a été le meilleur en 2017 sur l’ensemble du parcours d’Ouessant à Ouessant en 40 jours et 23 heures,

Mais aussi sur les portions cap des Aiguilles-cap Leeuwin (4 jours 9 heures), cap Leeuwin-cap Horn (9 jours 8 heures) et Equateur-Ouessant (5 jours 19 heures).

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Même raccourci de trois mètres, Sails of Change reste le plus grand chasseur de records du monde : 37 mètres ! | PIERRE BOURAS / SPINDRIFT

En un mot comme en mille, ce record n’est pas facile du tout, pas gagné d’avance du tout du tout et il faudra à la fois de la réussite côté météo, une vitesse irréprochable évidemment… et de la chance pour ne pas ni avoir de pépins techniques ni rencontrer un OFNI.

Espérons pour eux que « les planètes s’alignent » enfin pour aller chercher ce Graal qu’ils convoitent depuis si longtemps.

Les enjeux météo

Voici ce qu’indique l’écurie Spindrift dans un communiqué reçu ce mardi midi.

Celui-ci précise bien comment vont se dérouler les dernières heures avant le passage de la ligne et surtout quels sont les enjeux en termes de stratégie météo pour avoir une chance de battre ce record très compliqué.

Jules Verne l’imaginait en 80 jours, on parle bien de la moitié seulement : 40 jours !

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Ce mardi midi à La Trinité-sur-Mer quelques instants avant le départ. On s’affaire autour du maxi-trimaran. | WEBCAM PORT LA TRINITÉ-SUR-MER VIEWSURF

Le communiqué de Spindrift :

« Le maxi-trimaran Sails of Change partira ce mardi en début d’après-midi vers 14 h de son port d’attache, à La Trinité-sur-Mer, pour rejoindre directement la ligne de départ du Trophée Jules Verne.

Dona Bertarelli, Yann Guichard et leurs coéquipiers ont décidé de rallier le large du phare du Créac’h (île d’Ouessant) directement pour attraper le front qui va balayer la Bretagne ces jours prochains.

Atteindre Bonne Espérance en 12 jours

Après plusieurs semaines d’attente, le maxi-trimaran Sails of Change devrait théoriquement s’élancer dans la nuit devant le phare du Créac’h (île d’Ouessant) pour tenter d’améliorer le record autour du monde à la voile.

Ce Trophée Jules Verne, toujours détenu par Francis Joyon et son équipe depuis 2017 (40 jours 23 heures et 30 minutes), est en effet particulièrement difficile à battre car il faut au minimum atteindre le cap de Bonne-Espérance en une douzaine de jours.

En Atlantique Sud : espérer une dépression brésilienne pour foncer à 30 nœuds de moyenne

Or, il faut non seulement que l’anticyclone des Açores permette de viser l’équateur en cinq jours environ (le record WSSRC est toujours détenu par Spindrift 2 en 4 jours 20 heures 07 minutes), mais surtout que la situation autorise dans l’hémisphère Sud, une trajectoire très directe vers la pointe africaine.

Car une fois franchie la ligne de démarcation entre les deux hémisphères, il faut qu’une dépression se forme au large du Brésil et qu’elle offre une trajectoire Sud-Est en repoussant l’anticyclone de Sainte-Hélène vers l’île du même nom.

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L’équipage de Yann Guichard, Dona Bertarelli et leurs neuf hommes d’équipage, parmi lesquels on reconnaît notamment Thierry Chabagny. Le routeur à terre est « le sorcier » de la météo, Jean-Yves Bernot. | CHRIS SCHMID PHOTOGRAPHY

Gare aux glaces

En accrochant le « dos » de cette perturbation, Sails of Change pourrait descendre très rapidement, c’est-à-dire à près de 30 nœuds de moyenne, vers les Quarantièmes Rugissants tout en évitant les glaces dérivantes larguées par la banquise antarctique, qui remontent jusqu’à l’île Gough, voire vers les Kerguelen.

Départ cette nuit « entre 1 h et 6 h » ?

Après plusieurs analyses de la situation météorologique au large de la pointe bretonne, Yann Guichard, skipper de Sails of Change, Benjamin Schwartz, navigateur embarqué, et Jean-Yves Bernot, routeur à terre, ont finalement convenu d’un départ du ponton trinitain à 14 h aujourd’hui.

Le maxi-trimaran devrait mettre une dizaine d’heures pour se positionner sur la ligne de départ du Trophée Jules Verne.

En fonction de la marée (Pleine Mer à Ouessant à 13 h 35, coefficient 60) mais surtout de l’arrivée d’un front actif en soirée de mardi, le top départ pourrait être donné entre 01 h et 06 h.

Car derrière les pluies abondantes attendues, un flux puissant de secteur Nord-Ouest est prévu, entraînant une descente vers l’archipel du Cap-Vert en un peu plus de trois jours…

Sur un parcours théorique direct de 21 600 milles, le Trophée Jules Verne est l’un des plus difficiles à améliorer.

En plus du défi sportif, l’équipage aura à cœur tout au long de la traversée de porter haut la campagne « 30×30 » : un appel mondial de scientifiques qui vise à protéger au moins 30 % de l’océan et de la terre d’ici 2030. » (Source service presse)

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Yann Guichard, skipper de Sails of Change et patron de l’écurie Spindrift avec Dona Bertarelli. | CHRIS SCHMID/SPINDRIFT RACING

Nos articles précédents sur l’équipage et la première fenêtre météo finalement abandonnée… mais ils partent bel et bien aujourd’hui, 5 jours plus tard :

Trophée Jules Verne. Spindrift part autour du monde et dévoile son équipage

Trophée Jules Verne. Spindrift reporte in extremis le départ du maxi-trimaran Sails of Change !
Trophée Jules Verne : Yann Guichard explique pourquoi ils ne sont pas partis le 25 novembre mais prend date « dans quelques jours »

L’Équipage 2021 du maxi-trimaran Sails of Change

Yann Guichard – Skipper

Dona Bertarelli – Reporter embarquée

Benjamin Schwartz – Navigateur

Jacques Guichard – Chef de quart

Xavier Revil – Chef de quart

Duncan Späth – Barreur / Régleur

Gregory Gendron – Barreur / Régleur

Julien Villion – Barreur / Régleur

Thierry Chabagny – Barreur / Régleur

Jackson Bouttell – Chef de quart, numéro 1

Yann Jauvin – Navigant, numéro 1

Jean-Yves Bernot – Routeur à terre

Le Trophée Jules Verne en bref

Départ et arrivée : ligne entre le Phare de Créac’h (Ile d’Ouessant) et le Cap Lizard (Angleterre)

Tour du monde du monde en équipage par les trois caps (Bonne Espérance, Leeuwin, Horn)

Distance la plus courte à parcourir : 21 600 milles (environ 40 000 kilomètres)

Ratification : World Sailing Speed Record Council, www.sailspeedrecords.com

Temps actuel à battre : 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes

Vitesse moyenne : 21,96 nœuds

Date du dernier record : Janvier 2017

Détenteur : IDEC Sport, Francis Joyon et ses 5 hommes d’équipage

Références des temps intermédiaires en équipage

Ouessant-équateur : 4j 20h 07’ (Spindrift 2 en 2019)

Équateur-Cap des Aiguilles : 6j 08h 55’ (Banque Populaire V en 2012)

Cap des Aiguilles-Cap Leeuwin : 4j 09h 32’ (IDEC Sport en 2017)

Cap Leuuwin-Cap Horn : 9j 08h 46’ (IDEC Sport en 2017)

Cap Horn-Équateur : 7j 04h 27’ (Banque Populaire V en 2012)

Équateur-Ouessant : 5j 19h 21’ (IDEC Sport en 2017)

Records WSSRC en équipage

Traversée de l’Atlantique Nord (Ouessant-équateur) : 4j 20h 07’ (Spindrift 2 en 2019)

Traversée de l’océan Indien (Cap des Aiguilles-Sud Tasmanie) : 5j 21h 07’ 45’’ (IDEC Sport en 2017)

Traversée de l’océan Pacifique (Sud Tasmanie-cap Horn) : 7j 21h 13’ 31’’ (IDEC Sport en 2017)

Équateur-Équateur : 29j 09h 10’ 55’’ (IDEC Sport en 2017)

Tour du monde (Trophée Jules Verne) : 40j 23h 30’ 30’’ (IDEC Sport en 2017)

TROPHÉE JULES VERNE YANN GUICHARD DONA BERTARELLI SPINDRIFT

THIERRY CHABAGNY FRANCIS JOYON