Revue de presse Mediscoop du 06-12-2021

Seulement une petite majorité d'hommes gays connaissent le TasP Une image contenant texte

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Par le Dr Sophie Florence (Paris) [Déclaration de liens d’intérêts] – Date de publication : 6 décembre 2021

Bien qu’une décennie se soit écoulée depuis la publication des premières preuves de l’efficacité du TasP, l’enquête Eras 2021 montre que l’effet préventif du traitement antirétroviral est encore insuffisamment connu des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes : uniquement 60% des répondants le connaissaient.

Des chercheurs de Santé Publique France viennent de publier les résultats d’une vaste étude en ligne dans le numéro thématique du Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire sorti à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida.

Le traitement contre le VIH permet non seulement d’améliorer la santé des personnes vivant avec le VIH mais il constitue aussi une stratégie hautement efficace pour se protéger du VIH.

Ainsi, les personnes vivant avec le VIH qui suivent un traitement antirétroviral, qui atteignent et maintiennent une charge virale indétectable au-delà de six mois, ne transmettent pas le VIH à leur(s) partenaire(s) sexuel(s).

On appelle ce mode de protection le TasP (de l’anglais, Treatment as Prevention, « traitement comme outil de prévention »).

L’objectif de cet article est d’évaluer le niveau de connaissance du TasP parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en 2021, de décrire leurs caractéristiques selon leur statut VIH déclaré et les facteurs associés à cette connaissance.

Les données sont issues de l’enquête Rapport au sexe (Eras) 2021, enquête en ligne transversale et anonyme, auto-administrée et basée sur le volontariat.

Au total, 14.706 répondants ont été inclus dans l’analyse, ils résidaient en France et avaient eu au moins un rapport sexuel avec un homme au cours de leur vie.

Parmi eux 60,5% connaissent le TasP, 92,4% parmi les séropositifs au VIH et 58,2% parmi les séronégatifs ou ceux méconnaissant leur statut VIH.

Les régressions logistiques montrent, avec des niveaux différents selon le statut VIH des répondants, qu’un faible niveau d’étude, une situation financière perçue comme difficile, un niveau de littératie en santé faible ou encore le fait de ne pas se définir homosexuel étaient associés à une moindre connaissance.

Inversement, le fait de vivre en milieu urbain, de fréquenter la communauté gay ou les services de soins liés au VIH étaient associés positivement à la connaissance du TasP.

Les auteurs concluent que la poursuite des campagnes de vulgarisation du TasP est primordiale, que ce soit par le biais des canaux associatifs, communautaires, sanitaires mais aussi grand public, avec pour objectif d’améliorer les connaissances sur le VIH et réduire la stigmatisation liée au VIH.

Référence : Velter A, Ousseine Y, Allaire C, Lydié N. – Connaissance de l’effet préventif du traitement antirétroviral (TasP) chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en France en 2021 – Résultats de l’enquête Rapport au sexe. Bull Epidémiol Hebd. 2021;(20-21):378-87.

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