Vainqueur de la Route du Rhum en Ocean Fifty, le skipper de Koesio, s’est imposé sur le fil face à la révélation de l’épreuve, le bizuth Quentin Vlamynck (Arkéma).
Il revient sur cette lutte homérique autour de la Guadeloupe.
Le navigateur Erwan Le Roux (Erwan Le Roux) a remporté la Route du Rhum en Ocean Fifty. | PHOTO : DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE
Ouest-FranceJacques GUYADER.Publié le 20/11/2022 à 14h06
Au terme d’un scénario haletant, le skipper de Koésio, Erwan Le Roux, s’est imposé devant Quentin Vlamynck, pourtant leader une bonne partie du temps en Ocean Fifty.
Avec cette victoire, c’est un doublé pour Erwan Le Roux, après 2014.
Erwan Le Roux, quel final entre vous et Quentin Vlamynck !
C’était juste incroyable ce finish que l’on a fait avec Quentin.
Avec Sébastien Rogues et Quentin on a été bord à bord pendant des jours et des milles, à scruter classement après classement qui faisait les meilleures moyennes, les meilleures vitesses, et puis Sébastien à fini par lâcher, je ne sais pas pourquoi.
Quand on s’est retrouvé cet été à Port-Medoc pour s’entraîner avec Quentin, j’en ai rêvé de cette situation d’être bord à bord à la tête à l’Anglais, avec le 3e à 100 milles derrière. Et c’est ce qui s’est passé.
Ces derniers milles à la bagarre autour de l’île, comment les avez-vous vécues ?
Cela peut paraître incroyable, mais très sereinement. Je n’ai jamais douté. C’était en moi.
J’avais une motivation intrinsèque qui était très forte.
Pourtant, quand je me suis retrouvé en vrac avec mon gennaker à 80 milles de la Tête à l’Anglais, je n’étais pas au mieux et je me suis dit que le tour de l’Ile n’allait pas être simple sans cette voile d’avant.
Et je me suis dit : bon ben je vais le faire sous J1 (grand genois), ce n’est pas grave.
Et j’ai fini par me faire doubler par Quentin à Basse-Terre qui était sous petit gennak.
Mais je me suis dit : pas, de panique, mon tour viendra. Comme quoi, la préparation mentale merci Gilles Monnier, ça paye.
Ou êtes-vous allé chercher cette sérénité ?
C’est travail que l’on fait depuis longtemps avec Gilles, mais surtout depuis le début de l’année.
On arrive à un moment de sa vie, où il faut basculer dans une autre dimension, avoir d’autres motivations…
On est allé chercher tout ça, et ça m’a beaucoup apaisé.
Je n’ai jamais douté que même avec 50 milles de retard, que j’arriverais à le rattraper.
Il paraît que vous vous êtes appelé hier (samedi) ?
Non, en fait on s’est envoyé un petit mail. Et je lui avais raconté que j’avais rêvé cette situation.
C’est devenu un ami Quentin. Et ce qu’ils ont fait chez Lalou Roucayrol multi, c’est du jamais vu !
Ils ont quand même été chercher un jeune, ils l’ont formé, et amené à ce niveau-là.
Et résultat, il a bien failli gagner la Route du Rhum. C’était lui ou moi, et c’était pareil.
Quentin, il faut le reconnaître a fait une course de patron.
Quentin Vlamynck, à droite, et Erwan Le Roux. | PHOTO : DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE
Y’a avait-il une petite volonté de le déstabiliser ?
En envoyant un mail ? Non du tout. La déstabilisation s’est faite uniquement sur l’eau, en allant un peu plus vite, en faisant des petits décalages à droite ou à gauche pour le pousser à bout.
Dans quel état vous trouvez-vous ?
Je suis frais comme un gardon, et ça, c’est grâce à cette cabine de cockpit qui m’a bien protégé.
Ma cabane c’est une réussite. Au reaching à, 27 nœuds, c’est l’enfer dehors, et là, tu es tranquille à l’intérieur, avec les écoutes dans les mains, et ça change tout.
Tu te surprends même à réussir à dormir.
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