Accueil Course au large Route du Rhum
Des premiers jours difficiles et éprouvants. Au regard de la météo annoncée, la 12e édition de la Route du Rhum s’annonce musclée avec dès les premiers jours des choix stratégiques déterminants.
Christian Dumard, routeur pour Francis Joyon notamment nous délivre son analyse des premiers jours de course.
Une chronique à retrouver pendant toute la Route du Rhum tous les lundis, mercredis et vendredis sur Voiles et Voiliers.
Situation au départ de la Route du Rhum. | WINDY
Christian DUMARD et Basile ROCHUT. Publié le 04/11/2022 à 19h06
Les conditions météorologiques d’un mois de novembre sont encore une fois au rendez-vous du départ de la 12e édition de la Route du Rhum. Les premiers jours de course seront sans aucun doute difficiles et éprouvants, à la fois pour les marins et leurs bateaux.
Lors du départ prévu dimanche à 13h02 (heure locale), les conditions de vent et de mer seront certes sportives mais maniables. La vigilance sera tout de même de mise puisque les bateaux s’élanceront au près dans 25 nœuds de vent de secteur Sud-Ouest, face à une mer allant de 1 à 2 mètres de hauteur. Une fois la ligne franchie, l’ensemble des participants commencera une exigeante série de virements de bords dans la Manche et jusqu’à la pointe bretonne.
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Des vagues jusqu’à 7 mètres
C’est lors de ce louvoyage que les conditions vont se gâter. Le vent, mais surtout l’état de la mer, ne cessera d’augmenter durant leur avancée vers la sortie de la Manche.
Les premiers Ultim devraient arriver au large d’Ouessant dans les alentours de minuit dans la nuit de dimanche à lundi tandis que les derniers devraient passer la pointe Finistère autour de lundi après-midi.
VIDÉO. L’évolution de la situation météo après le départ de la Route du Rhum
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Plusieurs dépressions sont installées dans l’Atlantique Nord et vont croiser le chemin des concurrents.
La première, issue de l’ancien cyclone Martin, sera marquée par un front très actif accompagné d’une forte houle.
C’est bien l’état de la mer qui inquiète le plus les marins de cette Route du Rhum 2022.
Les vagues pourront mesurer jusqu’à 7 mètres avec une période située autour de 12 secondes, ce qui en fait un facteur de casse très important et à ne pas négliger en ce début de course.
Quelles stratégies pour le début de course ?
Si certains peuvent faire le choix de s’arrêter dans un port de Bretagne Nord afin d’attendre des conditions plus clémentes pour reprendre la course, ceux qui décideront de poursuivre devront rapidement effectuer un choix stratégique important.
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Passage du front, route Sud. | WINDY
S’ils estiment pouvoir tenir les vitesses théoriques dans ces conditions de mer dantesque, l’objectif sera pour eux de progresser vers le Nord afin de se rapprocher du centre de cette première dépression.
Cela leur permettra ensuite de redescendre dans un vent de secteur Ouest/Nord-Ouest.
Lors de cette remontée vers le Nord, ils traverseront le front froid de la dépression à l’endroit et au moment où il est le plus actif.
Le vent pourra monter jusqu’à 50 nœuds en rafales et la mer pourra atteindre des creux de 7 mètres et régulièrement au-dessus de 5 mètres. Toute la question repose donc sur la capacité des bateaux à résister à de telles conditions.
Au contraire s’ils souhaitent préserver davantage leur monture, ils pourront descendre dans le golfe de Gascogne. Cela retardera le moment du passage du front sur leur position et les conditions de mer et de vent lors de son franchissement seront donc beaucoup plus maniables. Elles resteront tout de même élevées puisque l’on parle d’un vent de 30 nœuds établi et de vagues autour de 5 mètres.
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Passage du front, route Nord. | WINDY
Avantage au Nord
Les routages nous indiquent aujourd’hui un léger avantage pour ceux optant pour l’option Nord, mais elle n’est pas sans risque et cet avantage ne sera converti que si le bateau n’est pas endommagé.
Il est important de rappeler que chaque concurrent a des objectifs différents pour cette course.
Si certains visent un podium, d’autres souhaitent avant tout terminer la course.
Ils ont besoin d’engranger les miles dans le but d’accumuler de l’expérience ou de se qualifier pour d’autres épreuves comme le Vendée Globe.
Il faudra donc choisir où placer le curseur de risque à affronter, dans le but d’accomplir ses objectifs.
Il est encore trop tôt pour parler des conditions sur le reste du parcours, les modèles n’étant pas encore assez stables pour la suite de la course. Rendez-vous lundi pour la prochaine analyse.