Publié le 15/03/2020

Pendant plusieurs décennies, la réduction de la consommation de cholestérol a été l’un des piliers de la prévention cardiovasculaire. La limitation à 300 mg par jour a toutefois été retirée des dernières recommandations américaines. L’absence de lien significatif entre le cholestérol alimentaire et le cholestérol sanguin en est l’une des raisons, les auteurs estimant que la surconsommation de cholestérol n’est pas un sujet de préoccupation.

Les œufs sont une source importante de cholestérol, mais sont aussi une source de protéines, de fer, d’acides gras insaturés, de phospholipides et de caroténoïde, à bon marché. Le rapport entre la consommation d’œufs et le risque cardiovasculaire est depuis longtemps l’objet de débats, nourris par les résultats contradictoires des nombreux travaux réalisés sur le sujet.

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Pour évaluer à nouveau le lien entre la consommation d’œufs et le risque cardiovasculaire, une analyse de 3 cohortes a été réalisée. Elle a inclus 83 349 femmes de la Nurses’Health Study (NHS, 1980-2012), 90 214 femmes de la NHS II et 42 055 hommes de la Health Professionals’ Follow-Up Study (HPFS, 1986-2012). Les auteurs ont réalisé parallèlement une méta-analyse de 28 études incluant plus de 1,7 millions de participants.

L’objectif était d’évaluer l’incidence des pathologies cardiovasculaires chez ces personnes, au cours d’un suivi allant jusqu’à 32 ans, et de confronter cette incidence à la consommation d’œufs. Dans ces cohortes, la majorité des participants consomment entre 1 et moins de 5 œufs par semaine.

Que les amateurs d’œufs se rassurent : la consommation d’1 œuf par jour n’est pas associée à une augmentation du risque de pathologie cardiovasculaire, après ajustement pour le mode de vie ou les facteurs diététiques associés. Aucune augmentation du risque cardiovasculaire n’est retrouvée non plus pour chaque augmentation de la consommation de 1 œuf par jour.

Les résultats sont les mêmes qu’il s’agisse des pathologies coronaires ou des accidents vasculaires cérébraux. Une certaine hétérogénéité apparaît toutefois selon les cohortes et, si l’on note l’absence de lien dans les cohortes européennes et américaines,une association inverse est retrouvée entre la consommation d’œufs et le risque cardiovasculaire pour les cohortes asiatiques.

Dr Roseline Péluchon

RÉFÉRENCES: Drouin-Chartier JP. et coll. : Egg consumption and risk of cardiovascular disease: three large prospective US cohort studies, systematic review, and updated meta-analysis. BMJ 2020; 368: m513

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