Publié le 10/08/2021
L’usage du cannabis à des fins autres que récréatives se répand à l’échelon mondial à différents degrés en fonction de la réglementation en vigueur.
Ce phénomène n’épargne pas les États-Unis où toutes les catégories sociales et tranches d’âge semblent touchées.
Cependant, les informations sur l’usage du cannabis chez le sujet âgé restent limitées, ce qui fait tout l’intérêt d’une enquête menée dans deux états de ce pays, respectivement la Californie et New York.
568 participants âgés de 65 ans ou plus ont répondu à un questionnaire
Cette enquête a conduit à interroger 568 sujets âgés d’au moins 65 ans qui ont répondu à un questionnaire.
Quatre-vingt-trois d’entre eux (15 %) ont recouru au moins une fois à cette substance dans les trois années qui ont précédé l’enquête.
Plus d’une fois sur deux (53 %), sa consommation s’est avérée régulière (quotidienne ou hebdomadaire).
Près d’une fois sur deux (46 %), ce sont les cannabinoïdes, type CBD « cannabidiol », qui étaient plus ou moins régulièrement consommés, à l’exclusion de tout autre.
Dans la majorité des cas (78 %), leur usage n’avait qu’une finalité thérapeutique et non récréative, face aux symptômes ou troubles suivants : douleur arthrosique ou autre (73 %), insomnie ou troubles du sommeil (29 %), anxiété (24 %) ou encore dépression (17 %).
Première utilisation le plus souvent tardive et destinée à un usage médical
Les trois quarts des utilisateurs ont déclaré être plutôt ou extrêmement satisfaits de leur initiative, tout en ne mentionnant que peu d’évènements indésirables.
Plus d’une fois sur deux, le cannabis ou ses dérivés ont été obtenus auprès d’un dispensaire, le mode d’administration étant variable : lotions (35 %), teintures (35 %) et forme séchée (30 %).
Cet usage n’était pas dissimulé par les intéressés, puisque la quasi-totalité de la famille (94 %) était au courant et il en était de même pour une bonne moitié des relations amicales, mais seulement 41 % des professionnels de santé.
Pour 61 % des participants, la première « prise » de cannabis a été tardive (âge ≥ 61 ans) et strictement destinée à résoudre un problème de nature médicale, aucun usage à titre récréatif -notamment en inhalation-ne l’ayant précédée, ce qui réduit les risques liés à une addiction au moins dans la durée.
Cette situation se distinguant de celle du sujet jeune chez lequel cette menace s’exerce du fait du potentiel addictif de ces substances.
Cette petite enquête étatsunienne donne une idée de l’usage du cannabis par le sujet âgé dans un pays où cette substance est plus ou moins légalisée selon les états.
Le plus souvent, après l’âge de 60 ans, sa consommation répond à un besoin médical ponctuel qui ne trouve pas forcément de solution adéquate dans le cadre des prescriptions courantes.
Douleurs, troubles du sommeil, anxiété ou encore dépression sont autant d’ennuis qui incitent à une initiative personnelle au demeurant encouragée par un effet de mode et des procédures de dépénalisation bien engagées en Amérique du Nord.
Dr Philippe Tellier
RÉFÉRENCE : Yang KH et coll. Cannabis: An Emerging Treatment for Common Symptoms in Older Adults. J Am Geriatr Soc. 2021 ; 69(1):91-97. doi: 10.1111/jgs.16833.
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