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Description générée automatiquement   Publié le 20/11/2021

A une époque où les femmes ont tendance à repousser leur désir d’enfant pour des raisons professionnelles, sociales ou personnelles, le dosage de l’hormone anti-müllérienne (AMH) peut apparaître comme un moyen simple d’apprécier la réserve ovarienne, c’est à dire le nombre d’ovocytes disponibles en vue d’une grossesse.

Si les contraceptions hormonales n’affectent pas la réserve ovarienne, par contre elles modifient de manière réversible les taux d’AMH.

Une étude récente des variations de ces taux en fonction du type de contraception utilisé a été menée aux USA, et publiée dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology.

Elle a inclus plus de 27 000 femmes américaines, âgées de 20 à 46 ans.

Elle a comparé leur taux d’AMH alors qu’elles étaient sous différentes contraceptions ou sans contraception, et a analysé ces données en fonction de leur âge, de l’âge de leurs premières règles, de leur indice de masse corporelle (IMC), d’un éventuel tabagisme, ou d’un diagnostic antérieur de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).

Des taux d’AMH abaissés sous contraception hormonale

Les taux d’AMH étaient significativement plus bas chez les femmes sous contraception hormonale que chez les femmes sans contraception.

  • Contraception orale oestro-progestative (COC) : – 23,68 %
  • Contraception vaginale oestro-progestative (anneau vaginal) : – 22,07 %
  • Contraception intra-utérine progestative (SIU-LNG) : – 6,73 %
  • Implant progestatif : – 23,44 %
  • Contraception orale progestative (POP) : – 14,80 %

Les taux d’AMH n’étaient pas significativement modifiés chez les femmes porteuses d’un DIU au cuivre.

Les variations des taux d’AMH sous contraception étaient identiques chez les femmes atteintes d’un SOPK.

Sous contraception hormonale, les taux d’AMH sont significativement diminués, et ce de manière plus importante avec les COC, l’anneau vaginal œstro-progestatif et l’implant progestatif.

La diminution des taux d’AMH n’est pas corrélée à la durée de prise des COC.

Une faible ré-augmentation de l’AMH apparaît avec la durée d’utilisation d’un DIU progestatif.

En cas de taux d’AMH « limite » sous contraception, l’interruption de celle-ci reste nécessaire pour recontrôler ce taux quelques mois après l’arrêt.

Les résultats de cette étude permettraient, s’ils sont confirmés, d’apprécier la réserve ovarienne, selon la contraception en cours et sans l’interrompre : ne pas l’interrompre peut en effet apparaître particulièrement souhaitable quand elle a aussi un rôle thérapeutique (SOPK, endométriose…).

Dr Catherine Vicariot

RÉFÉRENCE: Hariton E, Shirazi TN, Douglas NC, et coll. : Anti-Mullerian hormone levels among contraceptive users: evidence from a cross-sectional cohort of 27,125 individuals. Am J Obstet Gynecol 2021;225:515.e1-10. DOI:10.1016/j.ajog.2021.06.052

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Et si on se trompait sur le lien entre marqueurs de la réserve ovarienne et fertilité