Quatre adultes québécois sur dix affirment qu’au moins trois de leurs habitudes de vie se sont détériorées comparativement à avant la pandémie.

Une situation préoccupante, selon l’Institut national de santé publique du Québec qui a réalisé ce sondage en janvier dernier.

Par Mathieu Ste-Marie

Une dame regarde sa montre intelligente en marchant Profession Santé logo 28/01/2022

Les habitudes de vie concernent notamment la qualité du sommeil, le temps consacré aux écrans, la pratique d’activité physique et la consommation de malbouffe ainsi que la consommation de fruits et légumes.

Plus spécifiquement, la crise sanitaire a eu le plus d’impact sur le temps consacré aux écrans.

En effet, les deux tiers des 3300 répondants de l’étude estiment que le temps consacré aux écrans dans le dernier moins a augmenté par rapport à avant la pandémie.

De plus, près d’un Québécois sur deux fait moins d’activité physique alors que pour 34% des répondants, la qualité du sommeil a diminué.

Par contre, la consommation de malbouffe a augmenté chez 24% des gens, mais a diminué chez 22% des répondants.

Aussi, un peu plus de Québécois ont consommé des fruits et des légumes, selon le sondage.

En effet, 15% des répondants en ont mangé moins par rapport à 17% qui en ont mangé plus.

« Des gens ont amélioré certaines de leurs habitudes de vie et d’autres ont plutôt détérioré ces habitudes.

C’est davantage préoccupant pour les jeunes adultes », observe une des auteurs de l’étude, Gabrielle Durette qui est nutritionniste et conseillère scientifique à l’INSPQ.

En effet, de toutes les tranches d’âge, les 18-24 est celle qui a observé la plus forte augmentation de consommation de malbouffe et du temps d’écran, ainsi que la plus importante diminution de la pratique d’activité physique.

Selon Gabrielle Durette, l’isolement, la diminution des contacts avec les amis et l’école à distance ont un impact sur leur santé mentale, ce qui a plus profondément changé leurs habitudes de vie.

Préoccupés par leur poids

Dans son sondage, l’INSPQ rappelle que le manque de sommeil et d’activité physique, ainsi que la consommation de malbouffe, notamment, sont des facteurs reconnus de l’obésité et de nombreuses maladies chroniques «qui représentent déjà un fardeau sanitaire et économique important au Québec».

D’ailleurs, 40% des Québécois se disent préoccupés par leur poids comparativement à avant la pandémie.

Sans surprise, cette préoccupation est beaucoup plus présente chez les 18-24 ans (50%) et les 25-44 ans (45%) que chez les 60-69 ans (34%) et les 70 ans et plus (28%).

Les médecins comme les autres professionnels de la santé ont un rôle à jouer dans l’adoption de saines habitudes de vie de leurs patients.

« Le patient doit identifier quelque chose à améliorer, par exemple son sommeil, et le médecin doit partir de là pour l’aider sans nécessairement parler de son poids si le patient est en surplus de poids.

Grâce à l’entrevue motivationnelle, on peut savoir ce que le patient veut modifier dans sa vie », mentionne Gabrielle Durette.

Alors que les salles de gym sont toujours fermées au Québec, la conseillère scientifique suggère aux patients de saisir toutes les opportunités pour bouger.

« Ils peuvent profiter des déplacements du quotidien pour les faire à pied ou à vélo lorsqu’il n’y aura plus de neige.

De plus, les gens peuvent profiter du plein air pour faire des randonnées.

Ils doivent trouver une activité qui leur convient et qui leur procure du plaisir, c’est la clé pour maintenir une bonne santé à long terme. »