Revue de presse Mediscoop du 05-04-2022

Ne pas banaliser le recours aux opioïdes Une image contenant texte

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Par le Dr Sophie Florence (Paris) [Déclaration de liens d’intérêts]

– Date de publication : 5 avril 2022

Le soulagement de la douleur est une priorité de santé publique. Les opioïdes peuvent y contribuer.

La Haute Autorité de santé (HAS) publie aujourd’hui les premières recommandations détaillées sur la prescription et la consommation d’opioïdes dans chacune des indications où ils sont utiles pour soulager la douleur.

L’objectif est de de sécuriser au mieux la prescription pour réduire le risque de dépendance et de trouble de l’usage pouvant provoquer une surdose, voire un décès.

En 2015, près de 10 millions de Français (soit 17,1% de la population) ont eu une prescription d’antalgiques opioïdes, un chiffre qui serait en hausse ces dernières années.

Alors qu’à l’étranger, notamment aux États-Unis, on déplore une crise sanitaire induite par la surconsommation de ces médicaments, l’objectif de la Haute Autorité de santé en France est de prévenir ce type de situation en favorisant leur bon usage.

Une des clés pour sécuriser davantage la prescription d’opioïdes est de ne pas en banaliser le recours.

Quelle que soit la puissance de l’opioïde, qu’il soit dit faible ou fort, la précaution s’impose : les risques de développer un trouble de l’usage ou de surdose sont communs à tous.

Ce qui compte pour apprécier le risque, c’est la durée de prescription et la quantité prescrite.

A retenir donc : qu’importe le type de médicament opioïde, une quantité prescrite trop importante peut s’avérer rapidement problématique.

Après avoir présenté les principes généraux d’utilisation des médicaments opioïdes, ils font le point sur toutes les bonnes pratiques en matière d’indications, d’instauration du traitement, de suivi et d’arrêt, de modalités d’utilisation, de durée de la prescription, d’effets indésirables et surdosages ainsi que d’informations délivrées aux patients.

Ils détaillent pour chaque indication la conduite à tenir : traitement de la douleur chronique non cancéreuse, de la douleur aiguë, de celle liée au cancer ou encore chez la femme enceinte et allaitante.
Dans le traitement de la douleur chronique non cancéreuse, les antalgiques opioïdes ne doivent être envisagés qu’en dernier recours.

Ces médicaments ne peuvent pas être prescrits pour des douleurs pelviennes chroniques, musculosquelettiques ou dans le traitement de migraines.

Enfin, un chapitre est consacré à la prévention et la prise en charge du trouble de l’usage et des surdoses d’opioïdes.

Référence : Haute Autorité de Santé – Bon usage des médicaments opioïdes : antalgie, prévention et prise en charge du trouble de l’usage et des surdoses –

RECOMMANDATION DE BONNE PRATIQUE 10 mars 2022

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