Accueil Course au large  Mini-Transat

Intrépide et parfait et inconnu, Melwin Fink n’arrive pas à y croire : à 19 ans, ce très jeune skipper allemand rêvait à peine d’entrer dans les dix premiers et voilà qu’il vient de gagner la première étape de la Mini Transat !

Et avec une énorme avance !

À l’inverse de tous les autres skippers de la flotte des bateaux de Série, lui ne s’est pas arrêté pour s’abriter du mauvais temps en Espagne comme conseillait la direction de course.

Il explique pourquoi.

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Melvin Fink à l’arrivée à La Palma. « Je n’arrive pas à le croire » | ALEXIS COURCOUX

Voiles et Voiliers. Publié le 07/10/2021 à 19h11

Melwin Fink, 19 ans, a donc gagné la première étape de la Mini Transat en catégorie bateau de Série ce jeudi 7 octobre à 16h05 heure française.

Avec une très large avance puisque son plus proche rival était encore 100 milles plus au Nord (185 km) quand Melwin Fink a franchi la ligne d’arrivée à Santa Cruz de La Palma (Canaries).

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Un skipper allemand inconnu de 19 ans, Melwin Fink, gagne la première étape de la Mini Transat

Le skipper du voilier SignForCom, un Pogo 3, s’était emparé des commandes de la flotte le 2 octobre dernier au sud du cap Finisterre.

Il a fait preuve d’audace en continuant sa course quand ses concurrents, eux, avaient fait le choix de se mettre collectivement à l’abri pour éviter le passage d’un front actif au large de la Galice.

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Dès lors, Melwin Fink a engrangé une avance plus que conséquente sur ses rivaux avant de réaliser une remarquable trajectoire sur sa fin de course.

Le jeune navigateur allemand a assurément frappé un grand coup et pris un bel avantage avant l’acte 2 de l’épreuve : la traversée de l’Atlantique vers La Guadeloupe, deuxième et dernière étape de cette Mini Transat Eurochef 2021.

Interview.

Je n’ai jamais osé espérer quelque-chose comme ça ! J’ai eu un peu de chance et sans doute que j’ai pris les bonnes décisions

Melwin, vous êtes à la fois le premier Allemand mais aussi le plus jeune skipper à remporter une étape de la Mini Transat. Que ressentez-vous ?

Melwin Fink : « Je ne sais pas encore vraiment. Je n’ai jamais osé espérer quelque-chose comme ça !

J’ai eu un peu de chance et sans doute que j’ai pris les bonnes décisions aussi.

En tous les cas, ça a été dur. J’ai hésité à aller dans le front ou pas.

Finalement, tout s’est bien passé car tout s’est déroulé exactement comme prévu.

Les conditions que j’ai eues ont été totalement conformes à ce qu’annonçait le bulletin météo puisque j’ai eu 30 nœuds de vent moyen, avec des rafales à 40.

Pour finir, le premier front qui a balayé la flotte dans le golfe de Gascogne a été plus violent que ce deuxième. »

Melwin Fink avait 100 milles d’avance sur le deuxième en franchissant la ligne d’arrivée et 160 milles sur le troisième.

Il n’en croyait pas ses oreilles. | VINCENT OLIVAUD

J’ai entendu des échanges à la VHF mais je n’ai pas compris que certains pensaient à s’abriter trente-six heures avant le passage de front. J’ai pensé que c’était très tôt pour décider de mettre sa course entre parenthèses

Avez-vous su ou compris ce qui se passait au sein du reste de la flotte ?

Melwin Fink : « Après la réception de l’avis de BMS, j’ai entendu des échanges à la VHF mais je n’ai pas compris que certains pensaient à s’abriter trente-six heures avant le passage de front.

J’ai pensé que c’était très tôt pour décider de mettre sa course entre parenthèses. J’ai parlé avec Christian Kargl.

Nous avons décidé ensemble de continuer de descendre le plus au Sud possible et, le moment venu, de choisir de rejoindre un port ou non.

À mesure que nous avons avancé, nous avons pu nous rendre compte que, comme ce qui avait été précisé dans le bulletin météo, les conditions au Sud de la latitude de Porto étaient maniables et que, par conséquent, il n’y avait pas de raison de s’arrêter. »

Ma seule crainte était de voir tomber le mât car les vagues étaient assez grosses, mais tout s’est bien passé.

Auriez-vous pu imaginer un tel scénario à ce moment-là ?

Melwin Fink : « À aucun moment. Ça va être un grand avantage pour la deuxième étape, c’est sûr.

Ça a été une grosse décision mais je l’ai bien pesée. Je n’ai jamais eu le sentiment de prendre de gros risques.

Avant l’arrivée de ce deuxième front, mon bateau était en parfait état, sans aucun dommage, même après le premier coup de vent dans le golfe de Gascogne.

Trente nœuds avec des rafales à quarante, c’est beaucoup mais nous avons des bateaux solides, la possibilité de réduire la toile de différentes manières et beaucoup d’options pour sécuriser le mât.

Ma seule crainte était de voir tomber le mât car les vagues étaient assez grosses, mais tout s’est bien passé. »

J’ai fait ma propre route, sans me poser de questions mais en faisant les choses telles que je les sentais

Vous avez fait preuve d’audace, mais vous avez également parfaitement navigué ensuite, portant notamment votre avance de 60 à 100 milles sur l’Autrichien Christian Kargl après le passage de Madère…

Melwin Fink : « Cent milles, vraiment ? Whaou ! Je ne pensais pas autant !

J’ai fait ma propre route, sans me poser de questions mais en faisant les choses telles que je les sentais, tout simplement. »

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A 19 ans, Melwin Fink est le plus jeune skipper à gagner une étape de la Mini Transat. Le premier Allemand, aussi. | ALEXIS COURCOUX

Je n’arrive pas à croire ce qui m’arrive !

Vous semblez très intimidé !

Melwin Fink : « Je n’arrive pas à croire ce qui m’arrive ! Je rêvais d’un Top 10 avant de partir et là, je suis le premier bateau à arriver à La Palma avec une importance avance sur le deuxième ! C’est fou !

Ça me met un peu de pression pour la deuxième étape, mais rien n’est joué.

Il va y avoir beaucoup de conditions de vent portant. On va bien voir comment cela va se passer. »

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L’arrivée victorieuse de Melwin Fink aux Canaries, ce jeudi 7 octobre. | VINCENT OLIVAUD

(Interview source service presse Mini Transat)

MINI-TRANSAT CLASSE MINI 6.50 ÎLES CANARIES