Revue de presse Mediscoop du 22-07-2021

MICI : les aliments ultra-transformés associés à un surrisque Une image contenant texte

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Par Mme Aude Rambaud (Saint-Germain-en-Laye) [Déclaration de liens d’intérêts] – Date de publication : 22 juillet 2021

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) étant plus fréquentes dans les pays industrialisés, une équipe s’est intéressée au lien entre produits alimentaires ultra-transformés, couramment consommés dans ces populations, et le risque de MICI. Ces travaux parus dans le BMJ attestent d’une association positive entre les deux.

De nombreux facteurs de risque alimentaires sont étudiés en lien avec le risque de survenue de MICI.

Dans une publication du BMJ, des chercheurs se sont intéressés aux aliments ultra-transformés qui contiennent des additifs et des conservateurs.

Ils ont mené une étude de cohorte prospective chez 116.087 adultes âgés de 35 à 70 ans vivant dans 21 pays dont certains à revenu faible, d’autres intermédiaire ou élevé (Europe et Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique, Moyen-Orient, Asie du Sud, Asie du Sud-Est et Chine).

Pour chaque participant, les auteurs disposaient d’au moins un jeu de données complètes pour le questionnaire de référence sur la fréquence des aliments (FFQ).

Inclus entre 2003 et 2016, ils ont été suivis prospectivement au moins tous les trois ans (suivi médian de 9,7 ans).

Au terme du suivi, 467 personnes ont développé une MICI (90 pour la maladie de Crohn et 377 pour la rectocolite hémorragique).

Après ajustement sur des facteurs de confusion potentiels, les auteurs ont constaté qu’une consommation plus élevée d’aliments ultra-transformés était associée de façon linéaire à un risque plus important de MICI.

Le risque relatif était augmenté de 82% (1,22 – 2,72) pour 5 ou plus portions/jour et de 67% (1,18 – 2,37) pour 1 à 4 portions/jour, par rapport au fait de consommer moins d’une portion/jour de ces aliments ultra-transformés (P=0,006).

Différents sous-groupes d’aliments transformés étaient séparément associés à ce surrisque : les sodas, les produits sucrés raffinés, les collations salées et la viande transformée.

Les résultats étaient similaires pour la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique.

A l’inverse, la consommation de viande blanche, de viande rouge, de produits laitiers, d’amidon, de fruits, de légumes et de légumineuses n’a pas été associée à une augmentation du risque de MICI.

Référence: Neeraj Narula et al. – Association of ultra-processed food intake with risk of inflammatory bowel disease: prospective cohort study – BMJ 2021;374:n1554

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