Les produits couramment utilisés pour l’entretien de la maison devraient porter un avertissement indiquant qu’ils augmentent le risque d’asthme, selon une méta-analyse menée par l’Université d’Exeter.  –  Par Catherine Crépeau

une femme fait une crise d'asthme à son domicile Profession Santé logo26/07/2021

Les chercheurs de Smartline, un projet de recherche financé par le Fonds européen de développement régional, révèlent que plusieurs produits chimiques présents dans une large gamme de produits d’entretien pour la maison augmentent le risque d’asthme chez l’adulte.

Leur étiquette devrait indiquer ce risque et aviser les utilisateurs de ventiler leur domicile lorsqu’ils les utilisent, ajoutent les auteurs.

Ces derniers ont passé en revue 12 études sur la relation entre l’augmentation des concentrations intérieures de particules fines et de composés organiques volatils (COV) et le risque d’asthme chez l’adulte dans les pays à revenu élevé.

Les COV sont émis par un large éventail de produits, dont certains entrent dans la composition des produits ménagers. Les peintures, vernis et cires, de nombreux produits de nettoyage, de désinfection, de cosmétiques, de dégraissage et de loisirs peuvent tous contenir des ingrédients qui émettent des COV. Résultats: les concentrations de nombreux COV sont systématiquement jusqu’à dix fois plus élevées à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Augmentation de l’asthme et des symptômes associés

Les résultats suggèrent que les COV, en particulier les composés aromatiques et les composés aliphatiques, présents dans les produits ménagers augmentent le risque d’asthme, ainsi que les symptômes de type asthmatique, comme la respiration sifflante, chez les adultes.

Ils révèlent une augmentation de 15% du risque d’asthme avec l’exposition au limonène, un composé aliphatique naturel présent dans des produits comme les shampooings, les détergents et les assainisseurs d’air.

Le bois et la peinture de cuisine semblent également augmenter les symptômes.

Les auteurs n’ont toutefois pas trouvé de preuves suffisantes pour déterminer l’effet des particules fines dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres (PM2,5) sur l’asthme dans l’environnement domestique intérieur.

La concentration des particules fines et des COV varie toutefois d’un ménage à l’autre, en raison de facteurs tels que les systèmes de chauffage et de ventilation, l’humidité, la fumée ou les produits de nettoyage utilisés.

Leur revue montre bien que les polluants intérieurs peuvent avoir un impact sur la santé respiratoire, notamment chez les personnes vulnérables qui connaissent déjà des problèmes de santé, selon les auteurs.

C’est pourquoi ils estiment important que les professionnels de la santé et l’industrie informent mieux la population des risques sur la santé associés aux produits d’entretien.

Cela devrait inclure, par exemple, des conseils sur les étiquettes des produits concernant leur utilisation et leur entreposage appropriés.

Selon les auteurs, il serait nécessaire de mener une enquête plus approfondie – visant à mesurer objectivement les impacts de la pollution de l’air intérieur sur la santé et le bien-être – et d’assurer une meilleure cohérence dans la communication des études pour assurer leur comparabilité.

Référence: Paterson, C.A., et al. (2021) Indoor PM2.5, VOCs and asthma outcomes: A systematic review in adults and their home environmentsEnvironmental Research.