Par Michelle Gamage, journaliste de l’Initiative de journalisme local (IJL)
25/08/2023
Le Canada doit mettre à jour ses dossiers médicaux électroniques pour y inclure le genre, le sexe et l’orientation sexuelle afin que les personnes LGBTQ2S+ puissent avoir accès à des soins sûrs, appropriés et respectueux de leur identité, afin un récent rapport du Community-Based Research Centre (CBRC) de Vancouver, un centre de recherche qui promeut la santé des personnes de sexualités et de genres différents.
À l’heure actuelle, il n’existe pas de norme nationale relative à la collecte d’informations sur le genre (la façon dont une personne s’identifie et vit sa vie par rapport aux normes et comportements socialement construits) ou le sexe (les caractéristiques physiques d’une personne).
De plus, la plupart des dossiers de santé électroniques intervertissent les deux termes.
En outre, il est rare qu’un formulaire de santé permette de divulguer l’orientation sexuelle, et quand c’est le cas, on demande aux personnes de choisir entre lesbienne/homosexuel ou hétérosexuel, sans tenir compte de la bisexualité ou d’autres orientations, note le rapport.
Cela peut empêcher les personnes LGBTQ2S+ d’accéder aux soins médicaux.
Nombre d’entre elles sont confrontées à la discrimination, à la stigmatisation, à l’ostracisme et à la violence.
Elles présentent également « des taux plus élevés de mortalité, de dépression, de suicide et de maladies chroniques, tout en étant confrontées à des obstacles en matière de dépistage et de soins préventifs», indique le document de cinq pages.
Il existe de nombreuses explications à cette réalité.
Si un médecin suppose par exemple qu’un patient est hétérosexuel, il peut se contenter de prélever un échantillon sur ses parties génitales lors d’un dépistage d’infections transmissibles sexuellement (ITS), explique Cameron Schwartz, responsable du transfert des connaissances au CBRC et coautrice du rapport.
« Le médecin peut omettre d’effectuer un prélèvement dans la gorge ou le rectum du patient, ce qui signifie que des ITS peuvent passer inaperçues et continuer à se propager dans la communauté», ajoute-t-elle.
Si un médecin suppose qu’un patient de sexe masculin est hétérosexuel, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes peuvent ne pas bénéficier d’interventions telles que la PrEP, un médicament très efficace pour la prévention du VIH, ou d’informations sur les épidémies de mpox (anciennement variole simienne), indique le rapport.
Pour lire la suite = Les dossiers médicaux ignorent le genre et l’orientation sexuelle des patients | Profession Santé (professionsante.ca)
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