Revue de presse Mediscoop du 03-09-2020 –
Le Parisien revient sur cette « enquête qui valide l’utilité du port du masque » et une « transmission du SARS-CoV2 par effets «aérosols» » : « Une équipe de chercheurs a décrypté les modes de transmission du virus en décortiquant un trajet dans un bus en Chine, où les passagers non masqués ont été contaminés par une voyageuse malade ».
Aline Gérard explique que ce travail paru dans le Jama « ressemble à une vraie enquête policière.
Le cas qu’ils racontent n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui du rassemblement évangélique de Mulhouse en février, l’un des principaux foyers de propagation initiale du Covid-19 en France ou l’épisode de la contagion de clients d’un restaurant de Canton en début d’année dernière ».
La journaliste note ainsi que « cette histoire-là se déroule le 19 janvier dans la province du Zhejiang, à quelque 700 km de Wuhan, la ville chinoise d’où tout est parti. Une femme qui a été auparavant en contact avec des proches à Wuhan monte à bord d’un bus, elle se rend à un événement bouddhiste dans la ville de Ningbo, sur la côte est. L’aller-retour dure près de 2 heures ».
« La sexagénaire est porteuse du Covid-19 sans le savoir. Asymptomatique, elle ne tousse pas et ne porte pas de masque comme tous les 67 autres passagers du bus. Elle prend place entre deux passagers, côté droit dans une rangée du milieu. Malheureusement pour tous, le car est mal ventilé : la climatisation fonctionne en circuit fermé », relève Aline Gérard.
Elle indique que « la suite sera catastrophique ; la passagère contamine à son tour le tiers des passagers et parmi les 23 malades, certains n’étaient pas du tout assis dans son cercle proche. De simples postillons émis par la dame n’y auraient pas suffi. Des microgouttelettes, transportées par une climatisation interne sans apport d’air frais extérieur, l’ont fait ».
Gérard Dubois, professeur de santé publique, réagit : « Avec la crise du coronavirus, on redécouvre que des agents pathogènes peuvent circuler sous la forme aérienne, la rougeole en est l’exemple type, c’est un virus extrêmement contagieux par voie aérienne, mais on peut dans une moindre mesure attraper aussi le rhume ou la grippe de la sorte ».
Francis Allard, spécialiste des flux d’air et membre du Haut conseil de la santé publique (HCSP), note quant à lui que « si tout le monde dans le même espace porte un [masque], la probabilité d’être infecté diminue par 4, c’est vraiment un geste de prudence qui s’impose, car certains indices laissent à penser que le Covid-19 aurait un pouvoir infectieux aérien à peu près comparable à celui du virus de la grippe ».
Aline Gérard indique que « pour éviter de se retrouver infecté par un voisin porteur qui s’ignore, cet enseignant-chercheur de l’université de La Rochelle préconise de renouveler l’air de l’espace de travail ».
Francis Allard souligne ainsi : « Pour diminuer la concentration virale de façon efficace, cette aération doit se faire de façon continue et non pas simplement ponctuellement, et si une personne dans la pièce craint les courants d’air, alors on ouvre alternativement les fenêtres de façon à diminuer la gêne ».
Il rappelle en outre qu’« à l’extérieur, le risque d’être contaminé par le Covid-19 demeure très, très faible. Là, ce sont les règles de distanciation qui comptent, attention à la promiscuité ».
Date de publication : 3 septembre 2020