Le Néo-Zélandais a réinventé la Coupe de l’America
vendredi 1er octobre 2010 • Christophe Guigueno
 
Il fallait oser ! [1] Et il l’a fait. Russell Coutts, le boss ,pour Larry Ellison, du defender américain BMW Oracle Racing, a réussi un tour de passe-passe magique en passant au bain la vieille aiguière d’argent, ce plus vieux trophée sportif du monde. La nouvelle Coupe de l’America est née. Elle se disputera en catamarans ailés (et peut-être foilés). Le Kiwi est le SeaSailSurfer du mois.
 
La Coupe était endormie. Les Cuposaures d’un autre âge étaient lassants. Les Louis Vuitton Séries endormantes. Le match entre le trimaran à aile et le catamaran suisse a réveillé tout cela. N’en déplaise aux conservateurs tels que les grands manitous de l’ISAF qui rêvent de Finn et de Stars et ont jeté les Tornado aux oubliettes des Jeux Olympiques. Mais Coutts est passé par là et a donné un bon coup de pied aux fesses des vielles instances.
Fort de sa victoire sur la 33e Coupe de l’America, le Kiwi a pu ainsi mettre en place un projet imaginé de longue date. Dès 2007, il avait en effet pensé (Avec Paul Cayard) un circuit à bord de catamarans de 70 pieds (lire ici).
  
Aussi architecte du monocoque monotype RC44, il a pris les choses en main après la victoire à Valencia. Mais dans le bon sens. Il a d’abord fait réaliser un test comparatif d’images embarquées à bord de ces RC44 et de catamarans Extreme 40. Concluant que les multicoques étaient plus spectaculaires, et sans doute plus adaptés au plan d’eau de San Francisco, tout en étant facilement transportables, il a donc choisi une jauge de catamarans de 72 pieds équipés, comme le trimaran BMW Oracle Racing, d’une aile géante.
 
Pas à court d’idées, il a aussi mis en place un vrai circuit mondial sur trois ans avec des petits AC45 et les futurs grands catas de la Cup. Et voilà, enfin, la Coupe de l’America, bien implantée dans le sport (business) du 3e millénaire. Avec ces engins, la voile inshore de haut niveau devrait pouvoir justifier le comparatif avec la Formule 1 automobile. Quant aux dinosaures de la voile, ils n’ont plus qu’à s’adapter. En particulier au sommet de l’ISAF où les séries olympiques vont devoir s’adapter pour s’ouvrir au kitesurf, au Moth à foils et voir revenir le catamaran. Mille pétitions n’avaient rien fait. Un Coutts et un bon coup de pied au cul, et ça devrait repartir dans le bon sens…