Abonnez-vous gratuitement à la newsletter de Voiles et Voiliers
Il rêvait de cette médaille d’or depuis l’enfance… et il l’a fait !
À 34 ans, le spécialiste du Laser Jean-Baptiste Bernaz a remporté le Championnat du Monde ILCA 7 (Laser Standard) dans la nuit de samedi à dimanche, sur le plan d’eau de Riviera Nayarit, au Mexique.
En tête dès le deuxième jour, Bernaz a terminé six courses sur douze dans le Top 3 !
Il raconte une nouvelle fois cet immense bonheur d’être maintenant aux côtés de légendes comme Robert Scheidt, Ben Ainslie, Tom Slingsby…
Jean-Baptiste Bernaz. | JOHN POUNDER
Voiles et Voiliers. Publié le 31/05/2022 à 16h21
Un Français champion du monde de Laser, voilà qui n’arrive pas tous les jours, c’est même la première fois, alors que cette discipline est olympique depuis vingt-six ans !
En complément de notre article paru dimanche et que vous pouvez retrouver ci-dessous…
VOIR AUSSI :
ILCA 7. Jean-Baptiste Bernaz, premier Français champion du monde de Laser, raconte son triomphe
… voici un autre article et interview sur un des plus grands exploits en voile légère, signé ce week-end par Bernaz, qui en rêvait depuis des lustres :
Le nouvel article : Trop pressé de gagner, une disqualification à l’avant dernière régate pour départ prématuré aurait pu anéantir ses chances de podium.
Mais avec la volonté et le self-control qui font les grands champions, il a su rester concentré et maître du jeu sur l’ultime course pour remporter l’épreuve, avec brio !
Et devenir ainsi le premier Français à décrocher l’or dans cette discipline, olympique depuis 1996.
C’est le grand kiff !
Tout juste rentré du Mexique, le champion du monde de Laser Jean-Baptiste Bernaz est déjà de retour sur l’eau à Brest où il participe jusqu’au 4 juin au championnat du monde militaire de voile, en équipage et à la barre du bateau tricolore.
Il revient sur sa victoire devant 125 concurrents, dont pas moins de quatre champions du monde et médaillés olympiques.
C’était ce week-end sur le plan d’eau de Riviera Nayarit, côte pacifique, d’où il était déjà revenu avec une médaille d’argent en 2016.
Jean-Baptiste, la sixième et dernière journée du championnat a été particulièrement forte en émotions.
Peux-tu nous raconter ?
Jean-Baptiste Bernaz : Ce matin-là, je me suis réveillé un peu tôt parce que j’ai fait du Laser toute la nuit dans mes rêves.
On a fait nos tests PCR pour pouvoir rentrer en France le lendemain puis j’ai réussi à me rendormir un peu.
Au deuxième réveil j’étais trop plein d’énergie, je pense que c’étaient les nerfs.
J’avais tellement envie de les naviguer ces deux dernières manches que j’étais un peu trop pressé sur la première et ça n’a pas loupé : BFD (disqualification pour départ anticipé).
Ça a été dur parce qu’il y a eu un rappel général donc j’ai dû attendre et regarder les autres naviguer pendant toute la manche. On a compté les points…
Je savais qu’il fallait que je fasse dans les 11 premiers à la dernière.
J’y ai mis la même énergie, l’entrain, je prends un bon départ, je passe la première marque de parcours en bonne position et à partir de là, je savais que ça allait dérouler.
J’ai savouré toute ma manche avec un peu de contrôle pour ne pas laisser partir mes adversaires.
Je termine 7e, je pense que j’aurais pu faire mieux mais je n’avais pas besoin.
Il y avait toujours la petite pression de savoir si j’étais black flag (BFD) à la dernière aussi… donc j’ai attendu de passer la ligne et quand j’ai vu que mon coach Nico était content, j’ai pu sauter de joie, on s’est sauté dessus, classique mais c’était vraiment cool. Depuis, c’est le grand kiff !
Jean-Baptiste Bernaz. | JOHN POUNDER
Si tu joues trop et que tu te plantes, tu peux vite finir 35e. Ce qui ne m’est pas arrivé depuis un moment…
C’est ton 16e championnat du monde, dont 8 dans le top 10, et ta première victoire.
Qu’est-ce-qui a fait la différence cette semaine au Mexique ?
Jean-Baptiste Bernaz : Cette belle semaine, je la dois à mes départs et à ma vitesse dans des conditions de vent thermique assez soutenu qui me correspondent bien.
Mais je me suis surtout attelé chaque jour à prendre de bons départs parce que c’est ce qui me faisait défaut jusque-là.
Il se trouve que sur le premier du dernier jour, j’y suis allé un peu trop fort.
Mais il faut savoir mettre le bon niveau de risque et attaquer si on veut gagner.
C’est peut-être ce que j’ai mis le plus de temps à maîtriser toutes ces dernières années. J’ai plutôt un jeu conservateur.
Je contrôle beaucoup parce que – et c’est particulièrement vrai dans cette série – si tu joues trop et que tu te plantes, tu peux vite finir 35e. Ce qui ne m’est pas arrivé depuis un moment…
Et puis, mon nom sera à jamais gravé sur la plaque des champions du monde de Laser…
C’est la première fois qu’un Français décroche le titre de champion du monde en Laser.
Est-ce que ça rend cette médaille encore plus spéciale ?
Jean-Baptiste Bernaz : Ça faisait tellement longtemps que je courrais après cette médaille que c’est surtout ça qui me vient à l’esprit.
Je crois que ça rend la victoire encore plus belle, les émotions encore plus fortes, la joie immense partagée avec tous ceux qui me soutiennent et le sentiment d’une énorme récompense pour tout le travail accompli.
Je suis sur un nuage et je savoure ! Et puis mon nom sera à jamais gravé sur la plaque des champions du monde de Laser.
Je suis très fier qu’il soit aux côtés de ceux des plus grandes légendes, Robert Scheidt, Ben Ainslie, Tom Slingsby… pour toujours !
VOIR AUSSI :
ILCA 7. Jean-Baptiste Bernaz, premier Français champion du monde de Laser, raconte son triomphe
Jean-Baptiste Bernaz. | JOHN POUNDER
Quand on est devant toute la régate, on a un petit discours interne qui arrive, on imagine tous les scénarios possibles, victoire, podium, défaite, et on se demande ce qu’on va dire dans chaque situation
Nicolas Le Berre est ton nouveau coach pour cette cinquième olympiade. Visiblement vous formez un bon duo ?
Jean-Baptiste Bernaz : Nico a joué un rôle important dès la reprise, pour tout le travail de l’hiver, puis pendant le championnat.
Quand on a les armes pour gagner – et on savait depuis Palma que je les avais – il y a ensuite tout un process de préparation à mettre en place pour être prêt à aller au charbon.
Ensuite, ça devient un combat contre soi-même. Quand on est devant toute la régate, on a un petit discours interne qui arrive, on imagine tous les scénarios possibles, victoire, podium, défaite, et on se demande ce qu’on va dire dans chaque situation.
Des tonnes de questions se pointent. J’imagine que c’est ce qu’il se passe pour tout le monde.
Quand quelque chose te tient à cœur à ce point, c’est le stress qui monte.
Et c’est là que Nico a joué un super rôle : il a réussi à occuper mon esprit par des choses très concrètes qui me gardaient dans le moment présent.
Je l’ai senti stressé aussi, ce n’est pas une machine non plus, mais il a su me mettre à la fois « confort » et à la fois « alerte » sur tout ce qui se passait. C’est un beau duo.
Je suis aussi hyper content que Lionel Pellegrino, mon entraîneur de formation, ait été présent (pour coacher le jeune Français Alexandre Boite).
J’ai l’impression qu’il a vécu cette victoire un peu comme la sienne aussi et il la mérite.
Ça fait vraiment très plaisir et je remercie tout le monde pour les ondes et les énergies positives
Tu n’étais pas seul à attendre cette victoire avec beaucoup d’envie.
Ils sont particulièrement nombreux à se réjouir de ta réussite ?
Jean-Baptiste Bernaz : Je fais tout ce que je peux pour répondre à tous les messages mais j’ai beau y passer des heures, ça n’arrête pas, c’est incroyable, pourtant je suis toujours le même !
Ça fait vraiment très plaisir et je remercie tout le monde pour les ondes et les énergies positives.
J’ai aussi vraiment envie de remercier toute ma famille. Chacun le vit différemment mais reste toujours proche de moi.
J’ai bien sûr envie de remercier mon entraîneur Nico parce qu’il a fait le job, le kiné Serge Mouquet qui a super bien assuré pour la récup cette semaine.
Et puis toute mon équipe avec qui je travaille et qui est là au quotidien, les mains dans le cambouis pour que je puisse naviguer dans les meilleures conditions possibles.
Une pensée particulière pour mon préparateur physique, Olivier Pauly, qui a permis à mon corps de tenir le choc pendant cette longue semaine sans jour de repos.
Et bien sûr tous mes partenaires, l’Armée de Champions, le Bataillon de Joinville et le Pôle Écoles Méditerranée, la Banque Populaire Méditerranée, l’Agence Nationale du Sport, la Fédération Française de Voile et tous ceux qui me suivent depuis de nombreuses années et m’ont permis de faire de ma passion mon métier et d’un de mes rêves une réalité.
Jean-Baptiste Bernaz aux avant-postes. | JOHN POUNDER
Le mot du coach Nicolas Le Berre
« On est passé par toutes les couleurs sur cette dernière journée.
La BFD sur l’avant-dernière manche lui a mis une petite épée de Damoclès même s’il gardait quelques points d’avance.
Il était surtout très déçu. Je lui ai laissé le temps d’être en colère, puis le temps d’être triste et de regarder les autres naviguer…
Le temps de redescendre à un niveau d’activation qui lui convient. Puis il s’est remobilisé, ce qui n’était pas évident, et il a fait une super manche en mettant ses concurrents directs derrière lui.
L’objectif de la semaine était de ne pas prendre les qualifs à la légère. Il en est sorti en tête donc c’était super. Ensuite, il a fait un super début de finales, régulier, et il a bien progressé sur les départs.
Surtout, il a gardé sa concentration et son niveau tout du long, même après la BFD qui était quand même une bonne douche froide, il s’est remis en selle.
Ce n’était pas facile à faire et il a été bon ! »
VIDÉO. RETOUR EN IMAGES SUR LA VICTOIRE DE JEAN-BAPTISTE BERNAZ AU MEXIQUE :
Résultats Championnat du Monde ILCA 7 2022
Riviera Nayarit, Mexique
1- Jean-Baptiste Bernaz / 51 pts
2- Pavlos Kontides / 68 pts
3- Filip Jurišic / 75 pts
4- Thomas Saunders / 77 pts
5- Tonci Stipanovic / 81 pts
[ … ]
Cliquez ici pour accéder à tous les résultats
Jean-Baptiste Bernaz monte sur la plus haute marche du podium. | JOHN POUNDER
Programme 2022
• 4-25 février : stage à Lanzarote
• 1-9 avril : World Cup Series Trofeo Princess Sofia I Palma (Espagne)
• 23-30 avril : Semaine Olympique Française I Hyères
• 21-28 mai : Championnat du Monde ILCA 7 I Riviera Nayarit (Mexique)
• 31 mai – 4 juin : Championnat du Monde Militaire (J80) I Brest
• 27 juin – 3 juillet : Jeux Méditerranéens I Oran (Algérie)
• Juillet – août : entraînements à Marseille + épreuves de Match Racing
• 7-18 septembre : Test Event I Scheveningen (Hollande)
• 14-21 novembre : Championnat d’Europe ILCA I Hyères
(Source service presse)
Laser Jean-Baptiste Bernaz championnat du monde de régate
========================================================================================
ILCA 7. Jean-Baptiste Bernaz, premier Français champion du monde de Laser, raconte son triomphe
Jean-Baptiste Bernaz a été sacré champion du monde d’ILCA 7 samedi soir au Mexique.
Cette énorme journée de sports de samedi, entre le tennis à Roland Garros, les essais du Grand Prix de F1 à Monaco, l’incroyable victoire de La Rochelle en Coupe d’Europe de rugby à Marseille puis celle du Real de Madrid en foot à Saint-Denis, s’est donc achevée à Vallarta au Mexique avec le mondial de Laser et le triomphe de Jean-Baptiste Bernaz, sacré champion du monde devant 125 concurrents. Il raconte.
Jean-Baptiste Bernaz dans ses œuvres. | JOHN POUNDER/RIVIERA NAYARIT MEXICO 2022
Didier RAVON. Publié le 29/05/2022 à 09h10
Il en rêvait et courait après ce titre mondial depuis des années. Comme disait une célèbre publicité : « car il le vaut bien », Jean-Baptiste Bernaz l’a fait ce samedi 28 mai au Mexique. Nous l’avons appelé tard dans la soirée, alors qu’il était en train de rendre son bateau et se préparait à aller chercher son trophée lors de la cérémonie protocolaire.
J’avoue, j’ai les larmes aux yeux
« C’était chaud mais je suis comme un dingue ! J’avoue, j’ai les larmes aux yeux, nous a dit « J2B », son surnom dans le milieu.
C’était tendu jusqu’au bout, mais c’est toujours ainsi dans cette série.
J’ai bien géré toute la semaine, même si j’ai fait une erreur dans la première manche de ce jour en me dévoilant (il a été disqualifié sur départ prématuré – N.D.L.R.) avant de finir magistralement en terminant septième de l’ultime manche ».
Intouchable dans la brise, « J2B » est désormais le meilleur des meilleurs sur la planète ILCA 7. | ROBIN CHRISTOL
« Je savoure ! dit encore le vainqueur. J’avais tellement envie de gagner ce titre : ça fait des années que je cours après ! C’est une énorme satisfaction.
Toute la semaine nous avons évolué dans des conditions variables mais cela me convient et il y a eu beaucoup de placements dans la flotte, c’est un jeu que j’aime bien.
Cette dernière journée a été intense, j’étais vraiment chaud, avec une grosse envie de me battre. Ce trop-plein d’énergie m’a fait faire une faute lors du premier départ.
Je savais que je devais rester dans les 11 premiers pour la dernière course… et j’ai terminé 7e ». ».
Je me suis battu contre moi-même. Me voilà champion du monde !
« Quand j’en ai pris conscience, j’ai explosé de joie. C’est vraiment beaucoup d’émotions.
Avec mon coach Nico, on a fait un super travail cet hiver et il a été très présent pendant tout le championnat pour que je reste concentré sur chacune de mes courses.
Le kiné de l’équipe de France me proposait tous les soirs une super récup, j’étais vraiment dans des super conditions.
C’est une somme de petits détails qui a fait la différence. Je me suis battu contre moi-même.
Me voilà champion du monde ! Mon nom sera à jamais gravé sur la plaque des champions de Laser, pour toujours ! » conclut l’homme en or.
125 concurrents auront tout tenté pour essayer le détrôner le maître du Laser. | JOHN POUNDER
Intéressant de relire ce que disait Jean-Baptiste Bernaz lors de son arrivée au Mexique, une grosse semaine avant le championnat « Je suis très concentré sur ce mondial qui est clairement le point d’orgue de la saison.
On a travaillé cet hiver comme des fous, on se donne vraiment les moyens pour performer.
Je suis en confiance, je sais que je suis dans le match même s’il y a aujourd’hui un très gros niveau international.
Je suis déjà venu ici en 2016 pour un championnat du monde où j’ai terminé second.
L’objectif est de faire mieux, en tout cas aussi bien ! Il faut maintenant nous adapter à ce plan d’eau que l’on ne connaît pas très bien et s’acclimater. Tout le monde a les crocs et hâte de débuter ! ».
Sur le dériveur solitaire, dessiné en 1970 par le Canadien Bruce Kirby et le plus diffusé au monde (plus de 250 000 exemplaires), Jean-Baptiste Bernaz qui n’était pas né quand ce solitaire transportable sur le toit d’une voiture a été lancé, a enfin atteint son objectif, celui d’être champion du monde.
Le Laser est une série qui est hyper compétitive parce que ça ne coûte pas beaucoup d’argent et que le bateau est super simple donc propice à voir l’émergence de jeunes,
« Le Laser est une série qui est hyper compétitive parce que ça ne coûte pas beaucoup d’argent et que le bateau est super simple donc propice à voir l’émergence de jeunes, raconte le champion.
Une autre particularité importante du Laser est qu’on nous fournit les bateaux pour les championnats du monde et pour les JO.
Ils sont distribués selon un tirage au sort donc ça nous oblige à nous adapter à chaque épreuve.
Développer du matériel n’a donc aucun intérêt. Tout le monde a le même bateau, ce qui rend la compétition encore plus attrayante parce qu’on a la certitude de se battre à armes égales avec les autres.
C’est le meilleur qui gagne et puis c’est tout. C’est super stimulant ! Ça permet l’émergence de nouveaux talents. Ce n’est pas une série qui est bloquée par l’argent ou le matériel ».
« JB2 » peut lever le poing, il est le meilleur des meilleurs désormais. | JOHN POUNDER/RIVIERA NAYARIT MEXICO 2022
Dans cette station balnéaire luxueuse située sur la côte Pacifique au Sud de la Californie et très prisée par les Mexicains aisés, la brise thermique se lève à la mi-journée et oscille entre 8 et 20 nœuds tout en tournant généralement à droite par beau temps, et en levant un clapot court. En outre le courant est omniprésent.
Il convient donc de prendre de bons départs et d’aller vite sur ces bords quasi obligatoires.
Le championnat du monde de Laser, désormais nommé ILCA7 après une sombre affaire de royalties et paternité, a un format de course spécifique.
Les coques et gréements sont donc tirés au sort par les 126 concurrents de 45 nations, qui viennent uniquement avec leur voile et leur barre.
Sous la chaleur suffocante de Vallarta
À raison de deux manches quotidiennes sur deux ronds de course et trois jours (la moins bonne des six manches étant ôtée), les 63 meilleurs se retrouvent sur le rond or et les 63 suivants sur le rond argent pour les six manches finales. Comme pour les qualifications, la moins bonne manche est retirée, mais en revanche il n’y a pas de Medal Race finale avec les points comptant double.
Sous la chaleur suffocante de Vallarta, il faut avoir de solides abdos car les manches sont longues et il n’y a pas de journée de repos sur les six jours du championnat.
Malheureusement, la classe ILCA n’a pas été fichue de retransmettre les courses en « live » ne serait-ce qu’en « tracking », alors qu’aujourd’hui la moindre régate dominicale est suivie en cartographie via les sites et autres réseaux sociaux « comme si nous y étions ».
Jean-Baptiste Bernaz, 35 ans dont plus de vingt ans de Laser, quatre participations aux Jeux olympiques (Pékin 2008, Londres 2012, Rio 2016, Tokyo 2020) et qui repart pour une cinquième préparation olympique consécutive est donc à Vallarta avec son nouveau coach, Nicolas Le Berre, champion d’Europe de 470 en 2003 et 5e aux JO d’Athènes 2004 avec Gildas Philippe, et qui a pris la suite de Stéphane Christidis, complice de « JB2 » depuis leurs années olympiques.
Le plus rapide du monde dans le médium et la brise
Il est aussi accompagné de son indispensable kiné, Serge Mouquet, qui, après les manches du jour, fait tout pour le remettre d’aplomb.
L’un des régatiers les plus rapides du monde dans le médium et la brise, est aussi un sparring-partner recherché.
Et comme les meilleurs s’associent forcément, rien d’étonnant à ce que « JB2 » ait très longtemps collaboré avec le légendaire Brésilien Robert Scheidt, double médaillé d’or olympique et neuf fois champion du monde de Laser !
Aujourd’hui, faute d’avoir un compatriote pouvant tenir la comparaison, le Français a comme partenaire d’entraînement l’Allemand Philipp Buhl, champion du monde 2020, un régatier aussi brillant qu’élégant et rigoureux… mais qui cette fois n’a terminé que « huitième » de ces mondiaux.
Quand on consulte les palmarès des grandes épreuves internationales de Laser depuis une quinzaine d’années, on voit que Jean-Baptiste Bernaz n’a pas quitté le top dix mondial depuis, réalisant cette dernière semaine de mai un championnat du monde exceptionnel face à toute l’élite internationale dont une palanquée de champions du monde et autres médaillés olympiques.
Avec son nouvel entraîneur Nicolas Le Berre. | DR
En tête du second au dernier jour, sa régularité a payé, et lui qui nous disait il n’y a pas longtemps que dans cette série « c’est tellement facile de prendre un plomb et finir au-delà de la 35e place » est apparu d’une grande sérénité, avec un score plutôt exceptionnel (19, 3, 2, 3, 2, 2, 1, 4, 13, 14, BFD et 7) et 17 points d’avance sur le Chypriote Kontides et le Croate Jurisic.
À noter que le prometteur Alexandre Boite, dont le père Philippe est un illustre champion de 505, qualifié dans le rond or, a pourtant terminé que 42e, tandis que l’espoir Alexandre Kowalski, troisième concurrent de la délégation tricolore dans le rond argent, a lui prit la 82e place.
Chapeau l’artiste !
C’est dire le niveau de ce monotype et ce qui sépare les jeunes Français du « vétéran » Bernaz !
Après avoir débuté en judo puis en basket, « JB2 » découvre la voile en Optimist lors d’un stage à Sainte-Maxime et devient très vite « accroc ».
Fils de parents stéphanois (son père Laurent ayant couru à haut niveau en 470 avec son cousin Olivier, puis notamment en Laser catégorie Master, sa mère Sylvie convertie au bateau par amour…) le futur coureur de l’Armée de champions, a débuté en 2001 sur Laser 4.7, remportant le titre de champion d’Europe des moins de 15 ans, avant d’être sacré champion du monde jeune à Brisbane (Australie) trois plus tard.
Soyons clairs, « JB2 » m’a fait passer une soirée stressante en étant disqualifié dans l’avant dernière manche sur départ prématuré (BFD), avant de prendre dans l’ultime course une belle septième place, lui permettant de confirmer sa victoire. Chapeau l’artiste !
Laser Jean-Baptiste Bernaz Jeux Olympiques FFVoile-Fédération Française de Voile