Le départ du Défi Atlantique est donné ce samedi 1er avril, à 11 h (heure locale).
Les conditions météo devraient être bonnes durant les trois premiers jours de course mais les équipages des 13 bateaux en lice seront ensuite confrontés à quelques difficultés.
Entretien avec Denis Hugues, le directeur de course.
Denis Hugues est le directeur de course du Défi Atlantique, qui relie La Guadeloupe à La Rochelle, en passant par Les Açores | VINCENT OLIVAUD
Propos recueillis par Jéromine DOUX. Publié le 01/04/2023 à 15h00
INTERVIEW. Défi Atlantique. « Il devrait y avoir quelques bagarres » (ouest-france.fr)NEWSLETTER VOILES ET VOILIERS
Voiles et Voiliers : Ce samedi 1er avril, le deuxième Défi Atlantique s’élancera de Guadeloupe. Comment est née cette course ?
Denis Hugues : La première édition a eu lieu il y a quatre ans. L’idée était de proposer aux bateaux de la Class40, ayant participé à La Route de Rhum, de repartir de Guadeloupe par la mer pour rejoindre l’Hexagone.
La traversée de l’Atlantique d’Ouest en Est n’est pas si fréquente. Les bateaux qui participent à la course rejoindront d’abord Les Açores, avant d’arriver à La Rochelle.
Cet itinéraire leur permet de ne pas trop monter au nord, afin d’éviter les zones dangereuses.
Pour l’organisation de la course, il s’agit également de savoir précisément ce qu’il se passe dans le Golfe de Gascogne à cette époque.
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13 voiliers participent à la course
Voiles et Voiliers : Combien de bateaux seront sur la ligne de départ, à 11 h (heure locale) ?
Denis Hugues : 13 voiliers participent à la course. Ils étaient tous concurrents sur la Route du Rhum mais cette fois ils navigueront en équipage et seront deux à quatre maximum par bateau.
Nous espérions avoir davantage de concurrents mais sur la Route du Rhum, 19 bateaux en Class40 ont été contraints à l’abandon et ne sont pas arrivés jusqu’en Guadeloupe.
Parmi eux, huit s’étaient pré-inscrits au Défi Atlantique.
Nous pensions qu’une vingtaine de voiliers prendraient le départ. Mais il y a quatre ans, ils étaient dix.
13 voiliers prendront le départ du Défi Atlantique ce samedi 1er avril, à 11 h (heure locale). | GPO EVENTS
Voiles et Voiliers : Dans quelles conditions météorologiques les voiliers partiront-ils ?
Denis Hugues : Nous sommes actuellement sous un régime d’Alizés avec des vents d’Est, qui souffle à 15 nœuds.
Les skippers devraient avoir des conditions agréables pendant les trois premiers jours de courses, avec des vents allant de 15 à 17 nœuds.
Puis le souffle devrait mollir en passant à 10 nœuds environ.
« S’ils vont trop au nord, ils se retrouveront avec des vents plus fort et des vagues allant jusqu’à cinq mètres »
Voiles et Voiliers : A quel moment les premiers bateaux arriveront-ils aux Açores ?
Denis Hugues : Ce samedi, les bateaux prendront le départ au niveau de l’îlet du Gosier, ils descendront vers Basse-Terre avant de prendre la direction de Marie-Galante puis ils devraient arriver vers la pointe des Châteaux à Saint-François, vers 16 h ou 17 h.
Ils entameront ensuite la remontée vers Les Açores où ils arriveront dans dix jours environ.
Alberto Bona et son équipage font partis des favoris. | GPO EVENTS
Voiles et Voiliers : A quelles difficultés seront-ils confrontés pendant leur traversée de l’Atlantique ?
Denis Hugues : Lorsque les vents vont mollir, les bateaux devraient empanner un peu.
Nous avons mis en place deux points GPS délimitant la trajectoire, pour éviter que les équipages ne remontent trop car il y a des dépressions qui circulent au nord des Açores.
S’ils vont trop au nord, ils se retrouveront avec des vents plus fort et des vagues allant jusqu’à cinq mètres.
Mais ils devront également éviter l’anticyclone du sud et ne pas aller trop à l’Est pour ne pas se retrouver avec moins de vent et faire du près.
L’enjeu pour eux sera donc de trouver le bon couloir de navigation.
« La nouvelle génération de Class40, au nez rond, va beaucoup plus vite »
Voiles et Voiliers : La course risque-t-elle d’être serrée ?
Denis Hugues : Il devrait en effet y avoir quelques bagarres en tête. Il y a plusieurs favoris, comme Axel Tréhin (qui rêve déjà d’une nouvelle participation à la Route du Rhum 2026 avec un bateau encore plus performant NDLR), mais également l’italien Alberto Bona (qui a terminé 8e de la dernière Route du Rhum), Ambrogio Beccaria (arrivé 2e de la Route du Rhum 2022) ou l’anglais Brian Thompson et son coéquipier Allister Richardson qui naviguent sur Tquila, ainsi que Erwan Le Draoulec (qui vient du circuit Figaro où il a été skipper Macif en 2020).
Lors du Défi Atlantique, il y aura aussi une course dans la course, avec de vieux bateaux aux nez pointus et la nouvelle génération de Class40, au nez rond, qui va beaucoup plus vite notamment lorsqu’il y a des vents de travers.
Voiles et Voiliers : Quand est prévue leur arrivée à La Rochelle ?
Denis Hugues : Arrivés aux Açores, les équipages feront une escale d’une semaine avant de mettre le cap sur La Rochelle.
S’il y a de fortes dépressions, ils pourront aller vite mais s’il y a un anticyclone, ils seront obligés d’aller jusqu’à Brest pour le contourner avant de redescendre.
Ils devraient arriver vers le 21 avril.
Course au large Transatlantique Axel Tréhin Denis Hugues Alberto Bona Ambrogio Beccaria Brian Thompson