Actualités – publiée le 14/09/2019 par Équipe de rédaction Santélog

PLoS Medicine

Un traitement conservateur avec une sangle ou une orthèse de soutien du bras, peut, dans de nombreux cas, remplacer la chirurgie de fracture de l'épaule, avec les mêmes résultats

Un traitement conservateur avec une sangle ou une orthèse de soutien du bras, peut, dans de nombreux cas, remplacer la chirurgie de fracture de l’épaule, avec les mêmes résultats, conclut cet essai randomisé multisites de l’Université d’Aarhus (Danemark). Des conclusions présentées dans la revue PLoS Medicine qui insistent sur l’importance de l’évaluation faite par les patients eux-mêmes, de la fonction, de la douleur et de la qualité de vie.

Un bras en écharpe peut être aussi efficace dans la prise en charge d’une fracture de l’épaule qu’une opération impliquant la pose de plaques ou de vis. C’est la démonstration de l’équipe d’Inger Mechlenburg, professeur de rééducation orthopédique au département de médecine clinique de l’Université d’Aarhus. Il n’y a en particulier rien à gagner à opérer un patient présentant une fracture de l’épaule dite « déplacée ». 3 semaines avec le bras en écharpe pour que l’épaule reste inactive donnent les mêmes résultats.

Le traitement le moins invasif est ici le meilleur

L’étude est menée auprès de 88 patients âgés de plus de 60 ans, présentant tous une fracture de l’épaule avec déplacement des os. Ce type de fracture est courant en cas de chute ou de choc à l’épaule. Aujourd’hui, le traitement le plus courant de ce type de fracture de l’épaule déplacée est une opération chirurgicale au cours de laquelle, le chirurgien réunis les os déplacés à l’aide de plaques ou de vis de métal. Dans cette étude, la moitié des patients ont été opérés, tandis que l’autre moitié a reçu une orthèse de soutien du bras.

Les 88 participants ont ensuite bénéficié d’une rééducation sous supervision d’un kinésithérapeute avec un suivi de 2 ans. A l’issue de cette période de suivi, les chercheurs constatent :

  • L’absence de différence entre les deux types de traitement lorsque ceux-ci sont évalués par les patients au niveau de la fonction, de la douleur et de la qualité de vie ;
  • ces résultats valent également dès un an après la rééducation.

Des résultats très positifs compte tenu de l’absence de différence entre les patients opérés et non opérés. Notamment au niveau de la fonction, l’analyse montre que les patients opérés n’ont pas une meilleure fonction de l’épaule ni moins de douleur. « Comme il n’existe aucune différence dans la capacité des patients à effectuer les tâches de la vie quotidienne, dans leurs niveaux de douleur ou de qualité de vie, le traitement par orthèse de soutien devrait être préféré, car les patients évitent ainsi et aussi les complications liées à la chirurgie ».

Pour les auteurs, il s’agit maintenant « d’en parler entre professionnels », car ces données remettent en question la pratique courante : « Il est difficile de changer de pratique clinique, surtout lorsqu’il s’agit d’aller du plus vers le moins. Mais le point de départ fondamental de notre étude était bien d’identifier la meilleure forme de traitement pour ce type bien précis de fracture. Nous apportons ici la preuve qu’il n’y a pas d’effet bénéfique supplémentaire associé à la la chirurgie ».

Source: PLos Medicine July 18, 2019 DOI : 10.1371/journal.pmed.1002855 Operative versus non-operative treatment for 2-part proximal humerus fracture: A multicenter randomized controlled trial

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