Accueil Sécurité en mer homme à la mer
Dans le numéro 612 de notre magazine, daté février 2022 et qui sort en kiosque ce vendredi 21 janvier, on vous raconte comment se passe une sortie hivernale sur un canot tous temps de la SNSM.
En l’occurrence la vedette SNS 067 Mona Rigolet, de la station de Goury juste au-dessous du cap de la Hague.
Mais au fait pourquoi ce canot porte-t-il ce nom ?
Le canot tous temps Mona Rigolet, de la station SNSM de Goury, sagement amarré le long de la cale : 17,60 mètres, 25 tonnes, deux fois 400 chevaux. | THIBAUD VAERMAN
Sébastien MAINGUET. Publié le 21/01/2022 à 14h17
Le canot tous temps de la station SNSM de Goury porte son nom, et le prénom de son épouse.
Daniel Rigolet, officier de marine marchande, capitaine de pétrolier, puis directeur de l’école maritime de Cherbourg, est connu pour avoir mis au point une combinaison de survie de type néoprène (inspirée des combinaisons de plongée).
Mais aussi pour l’avoir lui-même testée… en se faisant déposer, en janvier 1974, par force 9 (!), au milieu du raz Blanchard.
Il avait ainsi passé plus d’une heure dans l’eau, dans des conditions démentes, démontrant la validité du concept.
On a quelque peine à imaginer ce que ça peut donner de se retrouver dans cette situation.
Déjà que sur un bateau, par beau temps, voici à quoi cela ressemble, le raz Blanchard :
www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01124706/src/zzv8mz/zone/1/showtitle/1/
Ci-dessus : de magnifiques images du raz Blanchard, tournées pendant la Solitaire du Figaro, en juin 2019.
Alors vous imaginez sans bateau… dans une combinaison de survie, dans les vagues, par force 9…
Pour cette opération, Daniel Rigolet avait fait appel à la station SNSM de Goury.
C’est un canot baptisé Raz Blanchard qui l’avait déposé dans le raz. (Le joli petit port de Goury, c’est ici juste sous le cap de la Hague , ou voir la carte du SHOM .)
Développée avec la société Piel, la fameuse combinaison Piel-Rigolet est aussi l’ancêtre de la TPS, Cotten ayant racheté Piel par la suite.
La TPS de Cotten est une descendante directe de la combinaison que Daniel Rigolet avait testée in situ en plein raz Blanchard, un jour de fort coup de vent. Guy Cotten en personne a consacré une part de son énergie (laquelle était considérable) à développer et à faire connaître cet outil de survie. | TANGI LE BIGOT
« C’est la rencontre, à cette époque, entre Daniel Rigolet et Guy Cotten qui a permis la commercialisation de la combinaison », nous précise Pascal Beurier, l’actuel directeur commercial de Cotten.
« Par la suite, la combinaison Rigolet a été améliorée avec la création des deux modèles normés SOLAS, la NORSEA et la SEASTEP, encore commercialisées aujourd’hui.
Et c’est à partir de ces deux modèles que l’on a inventé la TPS, Thermique – Protection – Survie, conçue pour pouvoir manœuvrer et aussi pour la survie, si nécessaire. »
Guy Cotten lui-même, le père du « ciré jaune », s’est toujours beaucoup investi personnellement pour développer, améliorer et faire connaître ce produit qui s’est imposé en course au large.
Pour avoir eu la chance de le croiser quelquefois à la fin de sa vie, on peut vous dire que la TPS restait l’un de ses sujets de conversation favoris, au milieu d’une foule d’anecdotes édifiantes ou pittoresques mettant en scène les coureurs qu’il côtoyait alors depuis belle lurette…
Exercice homme à la mer, dans le cadre d’un stage organisé par Escale Formation Technique (voir le numéro 557 du magazine, juillet 2017).
Le Sun Fast 3200 est celui de François Gouin, qui prépare actuellement un tour du monde en solitaire en Class40 (The Race Around, départ en 2023). | TANGI LE BIGOT