Actualités – publiée le 6/10/2019 par Équipe de rédaction Santélog

European Heart Journal

Les patients atteints de maladies cardiovasculaires bénéficient davantage de l'exercice que les personnes en bonne santé

Les patients atteints de maladies cardiovasculaires bénéficient davantage de l’exercice que les personnes en bonne santé, souligne cette étude de l’Université nationale de Séoul qui engage dans l’European Heart Journal, les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires (MCV) à pratiquer et même de manière intensive, la réduction du risque de décès continuant de s’améliorer au-delà de 500 MET / semaine.

Il existe de très nombreuses preuves montrant que l’activité physique réduit le risque de décès par MCV chez des personnes en bonne santé ; il existe moins de preuves de son effet chez les personnes atteintes de MCV préexistantes. L’équipe coréenne qui a mené cette étude auprès d’un demi-million de personnes confirme bien évidemment les bénéfices préventifs de l’exercice pour les personnes en bonne santé, mais révèle aussi, pour la première fois, que les personnes souffrant de troubles cardiovasculaires bénéficient encore davantage d’un mode de vie physiquement actif.

Ainsi, l’étude montre qu’une activité physique accrue réduit le risque de décès à 6 ans pour les personnes atteintes ou non de maladies cardiovasculaires, mais la réduction du risque est plus importante chez les personnes atteintes de MCV.

Les personnes atteintes de MCV bénéficient davantage d’un mode de vie physiquement actif

Les recommandations concernant l’exercice physique pour les adultes en bonne santé de tout âge sont une pratique d’au moins 150 minutes par semaine d’intensité modérée ou 75 minutes par semaine d’intensité vigoureuse.

  • 500 MET-minutes (MET : metabolic equivalent of task) par semaine correspondent à une marche rapide de 30 minutes 5 fois par semaine ou à une activité physique intense pendant 75 minutes une fois par semaine.
  • 1.500 MET-minutes par semaine correspondent à une marche rapide pendant 30 minutes, 5 fois par semaine + une randonnée en collines pendant 2,5 heures une fois par semaine.

L’équipe dirigée par le Dr Sang-Woo Jeong, cardiologue à l’Université de Séoul a examiné les données de 441.798 participants à la Korean National Health Insurance Services Health Screening Cohort entre 2009 et 2015. Les participants, hommes et femmes étaient âgés de plus de 40 ans et la moyenne d’âge était de 60 ans. 131.558 participants étaient atteints de MCV. Au départ, les participants ont été interrogés sur leur pratique de l’exercice physique et ces données ont été converties en unités d’équivalent métabolique (MET) minutes par semaine. Les participants ont été suivis pendant 6 ans et les données sur les décès ont été recueillies à partir des registres des décès de la Corée.

L’analyse constate que :

  • les participants souffrant de MCV bénéficient davantage de l’exercice physique que les participants exempts de problèmes cardiovasculaires ;
  • chaque « tranche » supplémentaire de 500 MET-minutes / semaine est associée à une réduction du risque de décès de 14% (pour les patients avec MCV) et 7% (exempts de MCV) ;
  • après ajustement avec les facteurs de confusion possibles, comme l’âge, le sexe, le tabagisme et d’autres problèmes de santé, les personnes en bonne santé ne souffrant pas de MCV profitent le plus de la pratique de l’exercices de 0 à 499 MET / semaine. ;
  • le risque de décès chez les personnes totalement sédentaires est accru de 27% vs celles qui pratiquent le plus d’activité physique (1.500 minutes MET / semaine ou plus) ;
  • chez les personnes souffrant de MCV, si le bénéfice le plus important est observé avec 0-499 MET / semaine, la réduction du risque de décès continue d’augmenter au-delà de 500 MET / semaine.

Une personne sur 2 ne respecte pas les recos de pratique de l’exercice physique : l’analyse révèle également qu’environ la moitié des participants n’atteignent pas le niveau recommandé d’activité physique et que 25% d’entre eux ont un mode de vie totalement sédentaire. Les personnes atteintes de MCV ont des niveaux d’activité physique inférieurs aux personnes en bonne santé.

Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les personnes atteintes de MCV bénéficient le plus de l’exercice. Premièrement, le mode de vie sédentaire est un facteur de risque bien connu de MCV. Les patients atteints de MCV peuvent avoir un mode de vie plus sédentaire, or plusieurs études ont montré que l’activité physique permet de contrôler les facteurs de risque cardiovasculaires tels que la pression artérielle, le cholestérol et la glycémie.

Enfin, les patients atteints de MCV présentent généralement des niveaux d’inflammation systémique plus élevés et il a été prouvé que l’activité physique abaisse ces taux d’inflammation systémique.

Les médecins devraient insister sur l’importance d’un mode de vie physiquement actif auprès de leurs patients atteints de maladie cardiovasculaire. L’activité physique est confirmée comme « un moyen économique » de vivre plus longtemps, en meilleure santé et avec une meilleure qualité de vie, y compris pour les personnes atteintes de MCV.

Source:

[1] European Heart Journal August 2019 doi:10.1093/eurheartj/ehz564 Mortality reduction with physical activity in patients with and without cardiovascular disease

[2] ESC Congress 2019 1st Sept, 2019 Abstract no: 1272 Physical activity and mortality with and without cardiovascular disease (Visuel European Heart Journal)