SANTÉ PUBLIQUE  –  Par Marielle Ammouche le 26-04-2022

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Pour estimer l’impact de la crise sanitaire sur le poids des enfants, une équipe de chercheurs français a utilisé les données issues des bilans de santé en école maternelle (BSEM) qui sont réalisés chez des enfants de 4 ans, dans le Val-de Marne.

Trois années scolaires ont été prises en compte : 2018-2019, 2019-2020 et 2020-2021.

Au total, l’étude a porté sur près de 50.000 enfants. 

Il en ressort une augmentation de la prévalence du surpoids en 2020-2021 par rapport aux années précédentes.

Ainsi, entre les années scolaires 2018-2019 et 2020-2021, le pourcentage d’enfants en surpoids s’est accru significativement de 2,6% (11,2% vs 8,6%) et celui des enfants obèses de 1,8% (4,6 vs 2,8).

L’étude permet d’identifier, par ailleurs, des facteurs de risque de surpoids et d’obésité : le sexe féminin, et l’appartenance de l’école à un réseau d’éducation prioritaire ou prioritaire renforcée.

En revanche, la fréquentation d’une garderie ou de la cantine scolaire apparaissent comme des facteurs protecteurs.

Pour les auteurs, cette évolution est à mettre en rapport avec les mesures de confinement qui ont accru la sédentarité et dégradé les modes d’alimentation chez les enfants.

Ils concluent qu’ »une vigilance particulière devra être portée dans les zones socialement défavorisées et chez les filles ».

Sources :  Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 26 avril 2022

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Mieux prendre en charge le surpoids chez l’enfant : un guide de la HAS

La plupart des enfants obèses entre 2 et 6 ans le restent ensuite

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SANTÉ  –  Mathieu Ait Lachkar – Le 27/04/2022 à 11:09

OBÉSITÉ INFANTILE EN HAUSSE PENDANT LA PANDÉMIE: FAUT-IL S’INQUIÉTER?
Obésité infantile en hausse pendant la pandémie: faut-il s’inquiéter? (bfmtv.com)

Les modes de vie plus sédentaires causés par la pandémie ont entraîné une hausse de l’obésité chez les enfants du Val-de-Marne, selon une étude de Santé publique France publiée mardi.

Pour autant, certains médecins se veulent rassurants.

La conclusion est sans appel.

« Le surpoids et l’obésité des enfants de moyenne section du Val-de-Marne ont augmenté significativement en 2020-2021, en comparaison des deux années scolaires précédentes », écrivent les auteurs d’une étude de Santé publique France menée sur près de 50.000 enfants de 4 ans scolarisés dans le Val-de-Marne.

Dans cette dernière, publiée mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), on peut notamment voir que le nombre d’enfants obèses est ainsi passé de 2,8% à 4,6% entre 2018-2019 et 2020-2021. Sur la même période, la proportion d’enfants en surpoids a évolué de 8,6% à 11,2%.

Cette prise de poids est à imputer en majeure partie aux confinements liés à la crise du Covid-19.

Mais cette évolution exponentielle est-elle partie pour s’installer? Doit-on s’en inquiéter outre mesure?

Des critères surtout génétiques

Sur BFMTV, la pédiatre Béatrice Dubern se veut rassurante.

« Avec la reprise d’un mode de vie tout à fait normal, les enfants qui n’ont pas tendance à prendre du poids vont normaliser leur corpulence », explique-t-elle.

Elle rappelle que les principaux facteurs d’obésité sont génétiques.

En effet, si l’enfant en surpoids a des antécédents familiaux, alors il est préférable de se tourner vers un professionnel de santé.

« On sait que c’est seulement certains enfants qui vont développer une obésité pour toute leur enfance ou toute leur vie », poursuit-elle.

Des propos corroborés par Boris Hansel, médecin nutritionniste et consultant pour BFMTV.

« On peut prendre de mauvaises habitudes, mais tout le monde n’est pas prédestiné à devenir obèse.

Il y a une susceptibilité génétique.

Ce n’est pas parce que pendant quelques semaines ou quelques mois ça a été difficile, que c’est amené à durer », explique-t-il.

Que faire pour inverser la tendance?

Trois facteurs sont responsables de l’obésité infantile, détaille Boris Hansel.

En premier lieu la sédentarité: l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps) estime que près de 57% des 5-17 ans auraient drastiquement réduit leur niveau d’activité physique.

Aussi un mauvais sommeil favorise les grignotages. Enfin, une mauvaise alimentation entraîne de fait un risque d’obésité chez les enfants.

Pour agir sur ces facteurs aggravants, il faut occuper les enfants en leur faisant retrouver une activité physique, qui peut s’apparenter à de simples sorties au parc.

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Et le régime? Fausse bonne idée selon certains spécialistes qui préfèrent parler de rééquilibrage alimentaire.

Dans La Croix, le diététicien à l’Association de prévention et d’éducation sanitaire actions locales (Apesal), Jonathan Cullis insiste:

« Il faut casser l’image négative de la diététique et ne surtout pas parler de régime.

L’enfant se dit qu’il ne pourra plus manger de bonbons et de gâteaux… Faux!

Il faut éviter la frustration engendrée par la restriction, sans quoi cela ne tiendra pas sur le long terme.

Il ne s’agit pas de punir mais de changer les habitudes alimentaires. »

C’est en ce sens que l’Assurance-maladie a lancé en 2018 son programme MRTC pour Mission retrouve ton cap, censé éveiller les enfants à mieux manger. Celui-ci doit être déployé cette année pour éviter une déferlante d’obésité infantile.

Car c’est déjà le cas chez nos voisins.

Dans Le Figarol’endocrinologue Philippe Froguel, professeur au CHU de Lille et à l’Imperial College de Londres, analyse que depuis deux ans l’obésité a doublé chez les jeunes Britanniques, où quatre enfants de 6 ans sur dix sont en surpoids, un sur quatre est obèse et 6% le sont très sévèrement.

Mathieu Ait Lachkar