À La Trinité-sur-Mer (Morbihan), le Spi Ouest-France, ce sont des compétiteurs, mais aussi des arbitres sans qui les épreuves ne pourraient pas se dérouler… Petit tour dans les coulisses de l’arbitrage.
Les arbitres du jury contrôlent le passage de bouée des bateaux. Si la course se passe dans les meilleures conditions, c’est grâce à une direction de course accomplie. | DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE
Ouest-France Modifié le 07/04/2023 à 20h56
Françoise de Barracuda, on vient d’appareiller, nous sommes trois personnes à bord ». Il est 9 h vendredi matin, première journée de régate. Dans la salle du directeur de course, la VHF chauffe : les 31 embarcations des arbitres déclarent leurs départs.
La 45e édition du Spi Ouest-France Banque Populaire Grand Ouest 2023, réunit 439 bateaux et près de 2 200 régatiers venus naviguer en baie de Quiberon. Ici le bateau du comité de course lors du départ d’une régate de la catégorie de bateaux Grand Surprise. | DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE
Nous sommes la tour de contrôle de la course s’amuse Françoise Le Roux, directrice de la Société nautique de La Trinité-sur-Mer (SNT) qui, avec Christophe Gaumont, directeur de course de cette 45e édition du Spi Ouest-France , chapeaute derrière leurs écrans le bon déroulé de la course.
Réunion de préparation de la journée de course pour les arbitres. | OUEST-FRANCE
Ils suivent grâce aux AIS (Systèmes d’authentification automatique) les positions de chacun sur les cinq ronds de courses. Les ronds, ce sont ces terrains de jeux dans lesquels concourent les voiliers et que le comité de course a définis sur les cartes nautiques.
Un bateau du comité de course avec tous ses fanions qui sont les codes qui donnent les départs des courses des courses sur l’eau. | OUEST-FRANCE
Premiers arrivés, derniers à finir
Christophe Gaumont, Directeur de Course dans sa tour de contrôle. | OUEST-FRANCE
Il ne faut pas oublier que la Fédération Française de Voile est avant tout une ligue sportive et que le Spi ce sont trois jours de régates. Or, qui dit qui dit compétitions dit arbitrage.
C’est donc une flottille d’arbitres qui préparent cette compétition depuis des mois.
Ils sont les premiers sur l’eau pour préparer les ronds de course, lancer les départs…
Et les derniers à finir avec, à terre, à la fin des courses, les publications des résultats et les réclamations à arbitrer », indique le directeur de course.
Devant les arbitres et bénévoles réunis au petit matin, le directeur de course donne ses instructions. Il y a 22 parcours possibles sur les cinq ronds. Le parcours est choisi chaque matin en fonction des vents et de l’estimation du temps pour les effectuer », Indique Gilles Bricout, l’un des cinq présidents du comité de Course.
Gilles Bricout, l’un des présidents du comité de course, donne ses dernières instructions sur les pontons. | OUEST-FRANCE
Les arbitres sont réparties en trois catégories. Le comité de course, qui en amont rédige les avis de course et les règles de courses et lance les départs. Ils ont élaboré les différents parcours possibles.
Le challenge est de faire concourir le plus possible les 439 bateaux et de façon la plus sécurisée et le plus équitablement », explique Carole Jaouen, présidente de l’un des comités et qui participe au Spi pour la sixième fois. Aujourd’hui le vent est calme, Nord-Est, 6 à 8 nœuds. Les foilers vont avoir du mal à décoller !
Le Spi, c’est mythique
Puis, il y a les jurys, qui sur l’eau, veillent au respect des règles sportives. Il y a quatre semi-rigides de jury qui parcourent les ronds.
Les membres du Comité technique, les jaugeurs, veillent quant à eux au respect des règles techniques. « À terre, ils ont contrôlé la veille de la course les équipements de sécurité, le respect des standards édictés par les classes de voiliers. Ils effectuent la pesée des équipages. »
En effet, comme pour les jockeys de course à cheval, sur certaines classes de voiliers, les équipages ne doivent pas dépasser un certain poids. Certains effectuent un jogging matinal et une diète de dernière minute afin de ne pas dépasser le poids requis ! « En mer, ils sillonnent sur deux semi-rigides afin de vérifier les équipements. »
Après la course, les arbitres se retrouvent, tard le soir, autour d’un bon dîner où ils discutent de la journée. « Je viens chaque année, témoigne Cécile Venuat, jury. C’est super-intéressant et varié et le club est top. Le Spi c’est mythique, beaucoup d’arbitres veulent venir. »