Actualités  –  publiée le 1/09/2021 par Équipe de rédaction Santélog

JACC

Les survivants des quartiers défavorisés sont confrontés à un risque de décès plus élevé à 5 ans que les personnes vivant dans des zones ou des quartiers plus aisés (Visuel Adobe Stock 174594202)

L’endroit où l’on vit affecte la survie à long terme après une crise cardiaque, souligne cette équipe du Kaiser Permanente (Californie) qui révèle que les survivants des quartiers défavorisés sont confrontés à un risque de décès plus élevé à 5 ans que les personnes vivant dans des zones ou des quartiers plus aisés.

Un nouvel exemple d’inégalité de santé, indépendant dans cette étude de l’accès aux soins, présenté dans le Journal of the American College of Cardiology (JACC).

L’étude menée auprès de plus de 30.000 participants montre en effet que les patients noirs des quartiers défavorisés ont un risque de décès après une crise cardiaque, bien plus élevé à 5 ans, que les patients blancs.

Pourtant tous les patients de l’étude ont été suivis à l’identique. Aucune différence en revanche n’est constatée entre les taux de décès de patients noirs et blancs vivant dans des quartiers riches.

Le lieu de résidence, un facteur indépendant de récupération ?

Ce n’est pas si simple. Tous les patients de l’étude ont eu un accès similaire aux soins et ont été traités dans les mêmes établissements.

En dépit de cet accès aux soins de santé comparable, les patients des quartiers à faibles ressources ont toujours une mortalité plus élevée, résume l’auteur principal le Dr Mingsum Lee, cardiologue au Kaiser Permanente Los Angeles Medical Center qui suggère ainsi que certains facteurs sociaux et environnementaux peuvent affecter les résultats de santé après une crise cardiaque et de manière indépendante.

C’est le cas du lieu de résidence.

Un score composite : il s’agit ici de l’analyse des dossiers de précisément 31.275 patients traités pour une crise cardiaque dans un hôpital de Californie entre 2006 et 2016.

Les chercheurs ont attribué à chaque patient un score « de privation » basé sur l’adresse du domicile, ce score ayant été développé à partir de 17 variables reflétant l’éducation, le revenu, l’emploi et les caractéristiques du ménage.

Il ne s’agit donc pas seulement du lieu de résidence, et d’autres facteurs associés sont également en cause.

Les chercheurs ont examiné les résultats pour chaque patient sur une moyenne de 5 ans.

  • L’analyse montre que les patients des quartiers à faibles ressources ont un risque de décès accru de 19% que les patients des autres quartiers.

L’environnement, un facteur majeur de récupération : alors que la plupart des systèmes de santé investissent massivement pour améliorer la qualité des soins fournis aux patients atteints de crise cardiaque au sein du système de santé, cette étude suggère que des efforts devraient être également ciblés sur l’environnement de soin et de soutien au domicile ou à proximité du patient.

En Californie ainsi, le Thriving Communities Fund, apporte une aide dans la lutte contre l’instabilité du logement et l’itinérance.

Des partenariats avec des organisations communautaires, des dirigeants locaux et les organisations de santé publique ont pour objectif de maintenir l’équité et la durabilité des politiques publiques dans le domaine du soin mais aussi du logement et de l’environnement.

Source: Journal of the American College of Cardiology (JACC) (In Press) via AAAS 2-Aug-2021 Where you live may affect your long term survival after heart attack