ENDOCRINOLOGIE-MÉTABOLISME  –  Par Marielle Ammouche le 25-03-2022

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En dehors du préservatif et de la vasectomie, seules méthodes validées actuellement, la contraception masculine a été peu développée pour des raisons sociales en premier lieu – les femmes accepteraient-elle de confier aux hommes cette responsabilité ? –  mais aussi médicaux.

En effet, les essais qui ont été réalisés portent sur la testostérone.

Mais les effets secondaires métaboliques constatés étaient trop importants : prise de poids, augmentation des taux de cholestérol, dépression…

C’est donc potentiellement une petite révolution qui s’annonce.

Des chercheurs ont en effet mis au point un contraceptif masculin non-hormonal qui empêche efficacement la grossesse chez la souris, sans effets secondaires évidents.

Ces scientifiques américains de l’Université du Minnesota, ont eu l’idée de contourner la testostérone en agissant sur un produit de la vitamine A, l’acide rétinoïque.

Ils ont ciblé le récepteur alpha de l’acide rétinoïque (RAR-alpha) qui joue un rôle dans la croissance cellulaire, la différenciation (y compris la formation des spermatozoïdes) et le développement embryonnaire.

L’inactivation du gène RAR-α chez les souris mâles les rend stériles, sans aucun effet secondaire évident.

A l‘aide d’un modèle informatique, les scientifiques ont mis au point un composé chimique, le YCT529, qui se lie spécifiquement au récepteur RAR-alpha.

Et le fait de ne pas agir sur les 2 autres récepteurs du RAR (beta, et gamma) permet de limiter les effets secondaires du produit.

Le composé YCT529 a ainsi été administré par voie orale à des souris mâles pendant 4 semaines.

Les chercheurs ont alors observé qu’il a « considérablement réduit le nombre de spermatozoïdes et a été efficace à 99 % pour prévenir la grossesse, sans aucun effet secondaire observable ».

En outre, les souris pouvaient à nouveau engendrer des petits 4 à 6 semaines après avoir cessé de recevoir le composé.

Les chercheurs ont présenté leurs travaux lors du congrès de l’American Chemical Society (ACS).

Ils sont financés par les Instituts américains pour la santé (NIH) et l’organisation à but non lucratif Male Contraceptive Initiative.

Les chercheurs espèrent que des essais cliniques sur l’homme pourront commencer dans la deuxième moitié de 2022, en vue d’une commercialisation d’ici 5 années.

Sources : American Chemical Society (ACS), 23 mars 2022

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