Actualités  –  publiée le 22/04/2022 par Équipe de rédaction Santélog

American Chemical Society (ACS) Spring 2022

Un candidat pilule, non hormonal, pourrait venir bientôt élargir les options de contrôle des naissances des hommes (Visuel Adobe Stock 11530598). Une image contenant texte

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De nombreuses équipes travaillent au développement d’une contraception masculine réversible, jusque-là sans grand succès.

Cette équipe de biologistes et de chimistes de l’Université du Minnesota vient de présenter au Congrès de l’American Chemical Society (ACS) Spring 2022 un candidat pilule, non hormonal, qui pourrait venir bientôt élargir les options « de contrôle des naissances » pour les hommes.

Si les femmes ont de nombreuses options de contraception, les options pour les hommes et, par conséquent, leur responsabilité en matière de conception, restent extrêmement limitées.

Depuis des dizaines d’années, de nombreuses équipes travaillent au développement d’un contraceptif oral masculin efficace, mais il n’y a toujours pas de « pilule » masculine approuvée sur le marché.

L’auteur principal, le Dr Abdullah Al Noman, rappelle que la plupart des composés en cours d’essais cliniques ciblent l’hormone sexuelle masculine, la testostérone, ce qui pourrait entraîner des effets secondaires tels que la prise de poids, la dépression et l’augmentation des taux de cholestérol LDL.

Actuellement, les hommes n’ont que 2 options: les préservatifs masculins et la vasectomie.

Les préservatifs sont à usage unique et peuvent être sujets à l’échec.

La vasectomie est très difficilement inversable, est une intervention coûteuse avec également un risque d’échec.

Le besoin d’un contraceptif masculin efficace, durable mais réversible, similaire à la pilule contraceptive pour les femmes est donc évident.

 « Nous voulions développer un contraceptif masculin non hormonal pour éviter les effets secondaires ».

Ce contraceptif masculin non hormonal (nommé aujourd’hui YCT529) qui bloque un récepteur de la vitamine A (impliqué dans la formation des spermatozoïdes) et fait ses premières preuves d’efficacité ici chez la souris, sans effets secondaires évidents.

Pour développer ce contraceptif masculin non hormonal, les chercheurs ont ciblé une protéine appelée RAR-α (retinoic acid receptor alpha).

Cette protéine fait partie d’une famille de 3 récepteurs nucléaires qui se lient à l’acide rétinoïque, une forme de vitamine A qui joue un rôle important dans la croissance cellulaire, la différenciation (y compris la formation des spermatozoïdes) et le développement embryonnaire.

L’étude préclinique : l’inactivation du gène RAR-α chez les souris mâles les rend stériles, sans aucun effet secondaire évident.

Alors que d’autres équipes avaient déjà proposé un composé oral qui inhibe les 3 membres de la famille RAR (RAR-α, -β et -γ) et provoque une stérilité réversible chez les souris mâles, l’équipe de l’Université du Minnesota a souhaité développer un composé ciblant spécifiquement RAR-α, moins susceptible de provoquer des effets secondaires.

Avant d’aboutir à ce candidat, l’équipe a dû concevoir et synthétiser environ 100 composés et évaluer leur capacité à inhiber sélectivement RAR-α dans les cellules.

Une contraception réversible, sans effet secondaire : YCT529 le candidat en question inhibe RAR-α presque 500 fois plus puissamment que RAR-β et -γ. Administré par voie orale à des souris mâles pendant 4 semaines, le candidat a considérablement réduit le nombre de spermatozoïdes.

Il s’avère efficace à 99 % à prévenir la conception, sans aucun effet secondaire observable : les souris mâles peuvent concevoir à nouveau 4 à 6 semaines après l’arrêt du traitement.

Les essais cliniques chez l’Homme sont déjà programmés pour les 3è et 4è trimestres 2022.

Source: American Chemical Society (ACS) Spring 2022 23-Mar-2022 A non-hormonal pill could soon expand men’s birth control options

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