NUTRITION  – Par Muriel Pulicani le 22-06-2022

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Consommés par de nombreux Français mais rarement à bon escient, les compléments alimentaires ne sont pas sans risque.

Ils peuvent néanmoins se révéler utiles dans certaines populations à certains moments de la vie : grossesse, grand âge…

Si les compléments alimentaires visent à « lutter contre une carence supposée ou réelle », seuls 15 % des consommateurs français en prendraient dans ce but, espérant avant tout être « moins stressé ou moins fatigué » (40 %), « rester en bonne santé » (21 %), « être plus beau », « rester jeune », vivre plus longtemps, accroître leurs capacités physiques ou encore éviter de prendre des médicaments, a énuméré le Pr Luc Cynober (professeur de nutrition à l’université Paris Descartes et chef du service de biochimie à l’hôpital Cochin) devant l’Académie de Médecine le 26 avril.

La moitié des ventes (2 milliards d’euros par an en France) est réalisée en pharmacie, signe que les consommateurs considèrent ces compléments comme des produits de santé.

Or la présentation qui en est faite par les fabricants entretient le flou avec les médicaments, définis par la Commission européenne comme « possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies (…) ou administrés (…) en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier les fonctions organiques ».

« Les deux définitions se superposent et la présentation des compléments (gélule, pastille, pilule, etc.) est source de confusion », signale le Pr Cynober.

Allégations santé

Cependant, trois critères permettent de différencier les uns et les autres.

Premièrement, les « listes positives » de vitamines, minéraux, acides aminés ou plantes. Tout ce qu’elles n’autorisent pas est interdit.

Le deuxième critère est la dose. Un même produit pourra être considéré comme un complément alimentaire, si sa prise permet d’atteindre l’apport nutritionnel conseillé, ou comme un médicament, si l’apport nutritionnel de base est déjà suffisant.

Enfin, le troisième critère porte sur les allégations portées par le produit : allégations nutritionnelles (teneur en énergie ou en nutriment), fonctionnelles (rôle d’un nutriment dans les fonctions normales de l’organisme), allégations santé (relation entre nutriment et état de santé), allégations sur la diminution d’un risque de maladie, très difficiles à obtenir, et enfin, allégations faisant référence au traitement d’une maladie. Ces dernières sont interdites en Europe.

Pour lire la suite ? Compléments alimentaires : séparer le bon grain de l’ivraie | egora.fr

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