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Description générée automatiquement Publié le 24/01/2022

Les patients qui survivent à un infarctus du myocarde (IDM) avec sus décalage du segment ST (ST+) ont un risque accru de développer une insuffisance cardiaque (IC).

Cependant, à l’ère du traitement de l’IDM par PCI (procédure interventionnelle coronaire percutanée), l’ampleur de ce risque n’a pas été évaluée avec précision.

C’est cette incertitude qui a conduit Costa et coll. à tenter d’évaluer, dans une cohorte de patients hospitalisés pour un IDM ST+, l’incidence et les facteurs prédictifs de la survenue d’une IC et d’un décès de toute cause.

L’étude rétrospective a porté sur 700 patients consécutifs dont l’IDM ST+ avait été traité par PCI.

Le critère principal était la survenue, lors du suivi, d’une IC définie par : une hospitalisation pour IC ; ou par la présence de symptômes et/ou signes conduisant, en consultation externe, à la prescription de diurétiques ou à une majoration de leur posologie.

Le critère secondaire était la survenue d’une IC ou d’un décès de toute cause.

Une IC dans près de 16 % des cas

Lors du suivi (moyen : 43,6 mois), une IC est survenue chez 110 patients (15,7 %) ; 34 (4,8 %) d’entre eux ont été traités en ambulatoire ; 76 (10,9 %) ont dû être hospitalisés.

La fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) était altérée (< 50 %) pour 76% des patients qui ont développé une IC.

Plusieurs facteurs étaient des facteurs prédictifs indépendants de la survenue d’une IC : âge (hazard ratio [HR] 1,03 ; intervalle de confiance [IC] 95 % : 1,01 à 1,06), diabète (HR 1,85 ; IC 95 % : 1,12 à 3,05) ; délai écoulé entre l’arrivée du patient à l’hôpital et l’insertion du ballon d’angioplastie (door-to-balloon time) (HR 1,002 ; IC 95 % : 1,000 à 1,003), classe Killip-Kimball* ≥ II (HR 2,24 ; IC 95 % : 1,32 à 3,80), FEVG < 50 % (HR 1,71 ; IC 95 % : 1,01 à 2,92).

L’incidence de la mortalité de toute cause a été de 8,7 %.

L’IC a été trouvée associée de façon indépendante à risque de décès multiplié par 3,5 (HR 3,52 ; IC 95 % : 1,85 à 6,69 ; p < 0,001).

En conclusion, un pourcentage non négligeable (15,7 %) de patients dont l’IDM ST+ a été traité par PCI développe une IC qui triple le risque de décès.

Un âge avancé, un diabète et une FEVG < 50 % sont des facteurs prédictifs indépendants de la survenue d’une IC ou d’un décès de toute cause.

Pour mémoire : La classification de Killip et Kimball (Am J Cardiol 1967 ; 20 : 457-464) stratifie en 4 classes la gravité de l’IDM :

I : absence de signe d’insuffisance cardiaque ;

II : crépitants, galop, turgescence jugulaire ;

III : œdème pulmonaire franc ;

IV : choc cardiogénique ou hypotension (pression artérielle systolique < 90 mmHg) et signes de vasoconstriction périphérique (oligurie, cyanose, sueurs).

Dr Robert Haïat

RÉFÉRENCE: Costa R et coll. : Heart Failure Incidence Following ST-Elevation Myocardial Infarction. Am J Cardiol., 2022 ; 164:14-20.

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L’hospitalisation pour insuffisance cardiaque dans l’année qui suit l’IDM ST+ est de mauvais pronostic