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L’équipage kiwi s’est offert une envolée spectaculaire dans la baie d’Hauraki. Les Néo-Z ont-ils senti le vent de la pression américaine qui s’entraînent désormais eux aussi à Auckland ? En tout cas, Emirates Team New Zealand a mis le turbo sur son bateau d’entraînement au point de se retrouver dans cette position délicate vendredi.

Philippe Presti, le coach français du syndicat italien Luna Rossa Prada Pirelli Team, explique à Voiles et Voiliers les causes probables de cette cabriole.

Ces monocoques à foils sans quille offrent décidément des figures de style très spectaculaires ! | EMIRATES TEAM NEW ZEALANDAfficher le diaporama

Propos recueillis par Christophe FAVREAU. Modifié le 01/08/2020

Impressionnant ! Te Kāhu (le faucon en Maori), le « petit » bateau d’entraînement (12 mètres de long) d’Emirates Team New Zealand est quasiment entièrement sorti de l’eau lors d’un entraînement récent, qu’il partage désormais dans la baie d’Auckland avec l’AC 75 The defiant du syndicat American Magic.

Plus léger et plus « facile » que sa version de près de 23 mètres, le monocoque à foils semble sur ce cliché donner du fil à retordre à l’équipage Néo-zélandais. Une fois encore, pour Voiles et Voiliers, Philippe Presti partage son œil d’expert et trouve les mots pour décrypter cet envol spectaculaire qui s’est visiblement terminé sans chavirage. Voici son analyse :

« Cette situation semble très similaire à la séquence observée chez Luna rossa il y a quelques mois et bien que très impressionnantes, ces figures de style ne sont pas forcément assorties de dessalages ou de drames. Le bateau retombe sans vitesse, et si le choqué de voile est rapide il se redresse de lui-même face au vent ».

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C’est comme si l’on coupait la queue d’un avion en vol

« Je n’ai pas l‘historique de la situation mais j’imagine qu’elle doit se dérouler après un empannage à haute vitesse ou l’aile sous le safran (élévateur) sort de l’eau à cause d’une hauteur de vol excessive associée à une gîte trop importante ».

Il y a quelques mois, à l’entraînement, l’AC 75 de Luna Rossa s’était envolé lui aussi…dans 12 nœuds de vent ! | LUNA ROSSA

« Ces bateaux fonctionnent comme des avions. Ils ont un foil principal qui supporte la majorité de la masse du voilier et un foil secondaire fixé sous le safran qui correspond à la partie horizontale de la queue d’un avion. Le bateau est en équilibre sur des deux surfaces ».

« Quand l’aile de safran sort de l’eau elle ventile et ne produit plus de poussée verticale, c’est comme si l’on coupait la queue d’un avion en vol. Comme la partie arrière du bateau n’est puis suspendue elle descend et en descendant l’angle d’attaque du foil avant augmente comme un avion au décollage créant une poussée verticale incontrôlable et décollage il y a… »