Revue de presse Mediscoop du 29-06-2017

Un déficit en acides gras oméga-3 à partir de l’adolescence menace l’équilibre psychique

Un déficit en acides gras oméga-3 à partir de l'adolescence menace l'équilibre psychique

Par Mme Aude Rambaud (Boulogne) [Déclaration de liens d’intérêts]

Un déficit en acides gras oméga-3 à partir de l’adolescence est associé à la survenue d’anxiété et de troubles cognitifs. En tout cas chez la souris. Les chercheurs français à l’origine de ces travaux décrivent des voies biologiques associées et des moyens de corriger les conséquences de ce déficit. Ces travaux sont parus dans The Journal of Neurosciences.

Un déficit en acides gras oméga 3 à l’adolescence est associé à l’apparition de troubles émotionnels et cognitifs chez la souris. C’est ce que montrent des chercheurs français qui se sont intéressés à ce lien particulier à cette période de la vie qui se traduit chez l’homme par une alimentation plus déséquilibrée et souvent moins riche sur le plan nutritionnel et également une augmentation de la prévalence des maladies mentales.
Ils ont utilisé pour cela un modèle de souris présentant un déficit en acides gras oméga-3 à partir de l’adolescence et pendant toute sa vie adulte. Ce déficit s’est traduit par la diminution rapide de la concentration de ces acides gras dans le cortex préfrontal et le noyau accumbens impliqués dans la cognition et les émotions.
Par ailleurs, les chercheurs ont observé la survenue de comportements anxieux et une réduction des capacités cognitives à l’âge adulte, montrant que la plasticité synaptique est fortement corrélée à la qualité de l’alimentation pendant la vie, bien après la période postnatale.

En explorant les voies de signalisation dans ces régions du cerveau, ils ont découvert l’apparition d’anomalies synaptiques concernant les voies endocannabinoid/mGlu5 et NMDAR. A l’inverse, en restaurant la fonctionnalité de ces voies en stimulant le récepteur au glutamate mGlu5, ou en inhibant la dégradation de cannabinoïde à l’aide de produits pharmacologiques, ils sont parvenus à réduire les symptômes associés au déficit en oméga 3, ouvrant des perspectives dans la prise en charge des troubles associés à ce déficit chez l’homme.

Référence :
Antonia Manduca et al.
Amplification of mGlu5-endocannabinoid signaling rescues behavioral and synaptic deficits in a mouse model of adolescent and adult dietary polyunsaturated fatty acids imbalance.
Journal of Neuroscience 19 June 2017,  3516-16
[Retrouvez l’abstract en ligne]

Date de publication : 29 Juin 2017

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Santé mentale : les oméga-3 indispensables dès l’adolescence

omega Le Quotidien du Pharmacien Charlotte Demarti | 28.06.2017 GARO/PHANIE Zoom

Les oméga-3 sont des acides gras indispensables pour le cerveau. Une étude montre qu’une carence en oméga-3 dès l’adolescence peut entraîner des comportements dépressifs. L’étude donne aussi des pistes thérapeutiques pour y remédier.

Et si l’on ne mangeait plus d’oméga-3 à partir de l’adolescence : en éliminant de notre alimentation les poissons gras, les noix, le soja ? On sait déjà que ce type de régime alimentaire est un facteur de risque des troubles de la santé mentale comme la dépression ou le stress. Mais des chercheurs INSERM et INRA des universités d’Aix-Marseille et de Bordeaux viennent de montrer biochimiquement, dans une étude, l’impact de ce déficit. Ces chercheurs ont développé un modèle de souris carencées en oméga-3 depuis l’adolescence jusqu’à l’âge adulte. Ils ont remarqué que débuter un régime faible en oméga-3 dès l’adolescence diminue les taux d’acides gras dans le cortex préfrontal (impliqué dans les fonctions cognitives complexes comme la prise de décision, le contrôle exécutif, le raisonnement) et aussi au niveau du noyau accumbens (impliqué dans la régulation de la récompense et des émotions), se traduisant à l’âge adulte, par des comportements de type anxieux et une diminution des fonctions cognitives. De plus, chez les souris déficientes en oméga-3, les auteurs ont observé que deux formes élémentaires d’apprentissage neuronal, au niveau des synapses, sont altérées dans le cortex préfrontal et le noyau accumbens.

Mais les chercheurs ont également trouvé des remèdes à ces altérations. Ils ont démontré que deux méthodes permettaient de restaurer totalement les fonctions cérébrales des souris adultes déficientes en oméga-3 et leurs comportements émotionnel et cognitif. « Soit en amplifiant la capacité du récepteur mGlu5 du glutamate (neurotransmetteur le plus important du système nerveux central) au niveau des neurones afin de rétablir les échanges, soit en inhibant la dégradation du principal cannabinoïde naturellement sécrété par le cerveau et qui contrôle la mémoire synaptique » expliquent Olivier Manzoni et Sophie Layé, co-auteurs de ces travaux.

Source : Lequotidiendupharmacien.fr

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Une carence en Oméga 3 à l’adolescence augmente le risque d’anxiété et de troubles dépressifs

https://cdn7.lequotidiendumedecin.fr/sites/qdm/files/public/styles/image_principale/public/images/848689/42813_IMG_21475_HR.jpg https://cdn4.lequotidiendumedecin.fr/sites/qdm/themes/custom/qdm/logo.pngFabienne Rigal | 23.06.2017   Crédit Photo : PHANIE Zoom

Oméga 3 : ils sont nécessaires au cerveau, dès l’adolescence. Une étude menée par des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), et parue dans le « Journal of Neuroscience », a mis en évidence les effets négatifs d’une carence en oméga 3 à l’adolescence.

Les chercheurs ont observé sur un modèle murin qu’un régime pauvre en oméga 3, depuis l’adolescence jusqu’à l’âge adulte, diminuait les taux d’acides gras dans le cortex préfrontal (impliqué dans les fonctions cognitives complexes comme la prise de décision, le contrôle exécutif, le raisonnement) ainsi qu’au niveau du noyau accumbens (impliqué dans la régulation de la récompense et des émotions). Ce qui se traduit à l’âge adulte par une augmentation des comportements de type anxieux et dépressifs et une diminution des fonctions cognitives. Ceci s’explique par des formes élémentaires d’apprentissage neuronal altérées dans le cortex préfrontal et le noyau accumbens des souris déficientes en oméga 3.

Restaurer les fonctions cérébrales

Les fonctions cérébrales peuvent cependant être totalement restaurées : « Pour cela, il nous a suffi d’amplifier la capacité du récepteur (mGlu5) du glutamate (neurotransmetteur le plus important du système nerveux central) au niveau des neurones afin de rétablir les échanges, ou d’inhiber la dégradation du principal cannabinoïde naturellement sécrété par le cerveau et qui contrôlent la mémoire synaptique », expliquent les chercheurs à la tête de l’étude, Olivier Manzoni, directeur de recherche INSERM, et Sophie Layé, directrice de recherche INRA.

Ces résultats indiquent que la nutrition est un facteur environnemental qui influence les fonctions cérébrales et le comportement jusqu’à l’âge adulte. Ces travaux indiquent aussi des voies thérapeutiques nouvelles dans la prise en charge des troubles comportementaux associés à la carence en oméga 3.

On trouve les acides gras essentiels de type oméga 3 dans les poissons gras, les graines de chia, les noix ou le soja.

Source : Lequotidiendumedecin.fr