Actualités  –  publiée le 3/08/2019 par Équipe de rédaction Santélog

Atherosclerosis

Un 3è type de cholestérol, le cholestérol résiduel ou « remnant cholesterol ou ugly cholesterol » (littéralement « laid »). Ce cholestérol laid pourrait influer considérablement sur le risque cardiovasculaire

Il y a le bon cholestérol ou HDL (high-density lipoprotein) et le mauvais cholestérol ou LDL (low-density lipoprotein), bien connu pour affecter le risque cardiovasculaire. Cette équipe de l’Université de Copenhague alerte sur un 3è type de cholestérol, le cholestérol résiduel ou « remnant cholesterol ou ugly cholesterol » (littéralement « laid »). Ce cholestérol laid pourrait non seulement influer considérablement sur le risque mais ses niveaux sanguins, en population générale, pourraient aussi se révéler bien plus élevés que prévu. Ces toutes nouvelles données présentées dans la revue Atherosclerosis pourraient avoir des implications pour la prévention et le traitement des maladies cardiovasculaires.

Le cholestérol LDL est considéré comme le principal coupable de la maladie cardiovasculaire (MCV). Cependant, cette étude ouvre un nouveau paradigme : un type de cholestérol complètement différent, le cholestérol résiduel, pourrait être encore plus responsable.  

Réduire le risque cardiovasculaire en abaissant aussi les niveaux de cholestérol résiduel

Les chercheurs ont analysé les données de cholestérol de 9.000 participants à la Copenhagen General Population Study. Le cholestérol avait été mesuré à l’aide d’un nouvel équipement de mesure avancé, d’analyse « métabolomique » – utilisée également dans la détection des cancers et d’autres maladies. Les mesures montrent que le cholestérol total dans le sang est constitué à parts égales de cholestérol HDL, LDL, et « Ugly ».

Le fruit de l’obésité : cette proportion élevée de cholestérol résiduel peu prise en compte, s’explique principalement par le surpoids et l’obésité, le diabète, le manque d’exercice et l’hérédité. L’auteur principal, le Dr Mie Balling de l’Université de Copenhague rappelle les résultats d’un vaste essai clinique contrôlé de 2018, qui montrait que lorsque les triglycérides et donc le cholestérol résiduel étaient réduits grâce à la prise de médicaments chez les personnes présentant des taux sanguins élevés, le risque de maladie cardiovasculaire était réduit de 25%.

Dans cette étude danoise, la quantité de cholestérol résiduel dans le sang de cet échantillon d’adultes est aussi élevée que la quantité de mauvais cholestérol LDL. Or, le cholestérol résiduel est au moins aussi critique que le cholestérol LDL en regard du risque d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral : c’est donc un résultat inquiétant et qui sous réserve pourrait élargi à d’autres populations.

Une prévention à repenser : ces résultats montrent que la prévention de l’infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux ne devrait pas uniquement viser à réduire le mauvais cholestérol LDL, mais également à réduire le cholestérol et les triglycérides résiduels. « Jusqu’à présent, les cardiologues et les médecins généralistes se sont principalement concentrés sur la réduction du cholestérol LDL, mais à l’avenir, l’accent devrait donc être également mis sur la réduction des triglycérides et du cholestérol résiduel ».

La mesure la plus importante à adopter pour atteindre le taux de cholestérol et de triglycérides résiduels le plus bas possible dans le sang est de maintenir un poids corporel normal.

Source : Atherosclerosis July, 2019 DOI : 10.1016/j.atherosclerosis.2019.05.011 A third of nonfasting plasma cholesterol is in remnant lipoproteins: Lipoprotein subclass profiling in 9293 individuals

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