SANTÉ PUBLIQUE

https://www.egora.fr/sites/egora.fr/files/styles/290x200/public/visuels_actus/telephoneblanc_5.jpg?itok=X89NjAYl egora.fr Par Marielle Ammouche le 22-10-2019

Quels sont les risques pour la santé du téléphone portable lorsqu’il est porté en permanence tout près du corps, par exemple dans une poche de veste ? C’est à cette question qu’a cherché à répondre une expertise effectuée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), dont les résultats viennent d’être rendus publics.

Cette démarche était légitime du fait que de nombreux portables susceptibles d’émettre une forte quantité d’ondes sont en circulation sur le marché, alors que la législation a récemment changé et revu ces taux à la baisse. En effet, depuis 2016, une directive européenne, dite « RED », impose de mesurer le débit d’absorption spécifique ou DAS –  un indicateur utilisé pour évaluer la quantité d’énergie absorbée par le corps exposé à des ondes électromagnétiques – , en positionnant le téléphone mobile à 5 mm du tronc au maximum.

En France, le DAS est limité à 2 W/kg. Or, avant 2016, cette mesure pouvait être établie à plus de 5 mm du corps (parfois à 2,5 cm). En conséquence, avant 2016, un grand nombre de téléphones présentaient des valeurs de DAS au contact du corps supérieures à 2 W/kg, certaines dépassant même 7 W/kg. Ces appareils restent cependant souvent utilisés actuellement ; et certains sont même toujours commercialisés.

Dans ce contexte, l’Anses a analysé la littérature sur les risques potentiels associés à des valeurs élevés de DAS au contact du corps. Il en ressort l’existence d’« effets biologiques sur l’activité cérébrale liés à des expositions supérieures à 2 W/kg ». Cependant, les résultats « ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’effets sur d’autres fonctions biologiques spécifiquement associées à de telles expositions au niveau du tronc », conclut l’Anses. Les études disponibles sur ce sujet ont principalement été réalisées sur l’animal ou sur cultures cellulaires. En outre, les éléments de preuve restent « limités », explique l’agence.

Elle recommande néanmoins que des mesures soient prises afin que « les utilisateurs ne soient plus exposés à des DAS supérieurs à 2 W/kg (par exemple par le biais de mises à jour des logiciels des téléphones, le rappel de téléphones) ».

L’agence recommande également de faire évaluer la réglementation sur le contrôle des téléphones portables. Dans l’attente, elle invite les consommateurs de ces téléphones à vérifier les modalités d’utilisation concernant les distances d’éloignement mentionnées dans les notices.

Sources :  Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), 21 octobre 2019.

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