Actualités  –  publiée le 01/09/2019 par Équipe de rédaction Santélog

C.S. Mott

Les expériences d'apprentissage les plus précieuses résultent souvent d'une mauvaise décision.

Les parents sont trop fréquemment des obstacles à l’indépendance de leurs adolescents, soulignent ces chercheurs américains. « La plupart des parents ne veulent pas entendre de leur adolescent ». « Je ne suis pas prêt à être adulte, et c’est de ta faute ! », déclarent trop souvent les adolescents, selon ce sondage mené aux Etats-Unis, au niveau national, par le C.S. Mott Children’s Hospital de l’Université du Michigan.

Ainsi, si quasiment tous les parents (97%) affirment aider leurs adolescents à devenir plus indépendants via différentes stratégies comme, par exemple, les laisser faire leurs propres choix (86%), les inciter à gérer eux-mêmes leur vie (74%) et éviter de faire les choses pour eux (65%), 25% des parents se considèrent néanmoins comme un obstacle à l’indépendance et l’autonomie de leur enfant : ils ne prennent pas suffisamment le temps ou ne font pas les efforts nécessaires pour le responsabiliser. « Au fur et à mesure que les enfants deviennent adolescents, le rôle des parents consiste à les aider à acquérir les connaissances et l’expérience dont ils auront besoin pour devenir des adultes indépendants », explique l’auteur principal, Sarah Clark.

Un processus de transition complexe, de l’enfance à l’âge adulte

Ce processus « inclut tout », de la préparation à la vie professionnelle et à la responsabilité financière à la protection de la santé et du bien-être. Cependant, le sondage, mené auprès de 877 parents d’au moins un enfant âgé de 14 à 18 ans, suggère que les parents ne laissent pas les rênes à leurs adolescents autant qu’il le faudrait pour qu’ils aients toutes les chances de réussir cette transition :

  • 60% des parents déclarent que les caractéristiques de leur adolescent constituent un obstacle à leur indépendance : ils évoquent alors comme principal obstacle :
  • le manque de maturité (24%),
  • le manque de temps (22%),
  • linsuffisance de connaissances (14%).
  • 25% des parents admettent qu’ils ont eux-mêmes contribué à nuire à l’indépendance de leur adolescent, affirmant qu’il est plus rapide et moins compliqué de faire les choses par eux-mêmes (19%) ou simplement n’avoir pas pensé aux façons de responsabiliser davantage leurs adolescents (7%).
  • les parents attribuent le plus faible score d’indépendance à l’adolescent en ce qui concerne ses soins de santé. Les parents continuent à se sentir responsables de la santé de leurs ados et à veiller qu’ils reçoivent les soins et les conseils appropriés.

Pourtant, il est essentiel que les adolescents prennent en main leur santé avant d’entrer dans l’âge adulte, soulignent les auteurs.

« Les parents sont presque omniprésents » : finalement la participation et l’implication excessives des parents empêchent les adolescents d’acquérir par eux-mêmes l’expérience et la confiance nécessaires à leur indépendance, et cela dans les multiples aspects de la vie. Les parents sont presque omniprésents, persuadés que si les erreurs forment les adolescents, les parents se doivent d’être là pour les empêcher d’en commettre de trop graves. Pourtant, les expériences d’apprentissage les plus précieuses résultent souvent d’échecs et de mauvaises décisions.

Les parents devraient se positionner uniquement comme  » ressource de secours » : et n’être « consultables » que si l’adolescent ne parvient vraiment pas à gérer son problème de manière autonome. Les parents devraient également établir des jalons spécifiques (voir visuel) et créer des opportunités pour que leurs adolescents acquièrent progressivement l’expérience et la confiance en soi nécessaires à leur prise d’autonomie.

Source: Michigan Medicine 22-Jul-2019 Failure to launch: Parents are barriers to teen independence (Visuel Michigan Medicine)

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