Actualités  –  publiée le 14/08/2018 par Équipe de rédaction Santélog

Medicine & Science in Sports & Exercise

En cas de déshydratation, notre cognition sèche aussi

En cas de déshydratation, notre cognition sèche aussi, montre cette étude du Georgia Institute of Technology sur la déshydratation. Chacun connait l’effet « mirage » dans le désert et sait que la déshydratation extrême perturbe la pensée et l’esprit. Cette étude, présentée dans la revue Medicine & Science in Sports & Exercise s’est concentrée sur la déshydratation aiguë, la déshydratation que chacun peut éprouver pendant l’effort ou à la chaleur, par opposition à la déshydratation chronique, qcausée par une maladie ou un trouble ; L’étude montre que seulement 2 heures de travaux de jardinage au soleil sans boire peuvent suffire à émousser la concentration.

Les fonctions cognitives s’assèchent lorsque notre corps d’eau, rapportent ici les chercheurs d’Atlanta, qui ont analysé les données de plusieurs articles de recherche sur la déshydratation et les capacités cognitives. Au total, ce sont plus de 6.591 études qui ont été passées en revues, 33 sélectionnées pour la méta-analyse. Les données indiquent que les fonctions telles que l’attention, la coordination et la résolution de problèmes pâtissent le plus de la déshydratation. Les tâches en revanche reposant sur le temps de réaction sont les moins touchées.

Attention, concentration, réflexion, raisonnement, décision sont impactées : lorsque les participants transpirent, la majorité d’entre eux commettent de plus en plus d’erreurs lors de tâches d’attention. Maintenir sa concentration au cours d’une longue réunion, conduire une voiture, effectuer un travail monotone mais qui vous oblige à rester en alerte sont des tâches particulièrement impactées par la déshydratation. Mais les fonctions cognitives supérieures comme résoudre des problèmes ou raisonner sont également impactées.

Pas de règle absolue quant à l’apparition de ces défaillances cognitives : cependant les chercheurs identifient un seuil de défaillance aux alentours d’une perte en liquide de l’ordre de 2% de la masse corporelle. 2% de perte d’eau, cela affecte les capacités physiques comme l’endurance musculaire ou les capacités sportives, la capacité à réguler la température corporelle, mais aussi la fonction cognitive. Concrètement, pour perdre en eau 2% de masse corporelle, il suffit de faire du sport pendant quelques heures ou ne pas s’hydrater durant 12 heures.

L’eau est le nutriment le plus important : c’est un avertissement pour les personnes âgées qui peuvent se déshydrater plus facilement parce qu’elles perdent souvent la sensation de soif et que leurs reins sont moins aptes à concentrer l’urine. Les personnes ayant une teneur élevée en graisse corporelle ont également des réserves en eau plus réduites.

L’hydratation est importante, mais la modération aussi : on a déjà alerté contre la distension vésicale. Trop d’eau, c’est aussi le risque d’hyponatrémie. « Certaines personnes par peur de la déshydratation, boivent tellement d’eau qu’elles diluent leur sang et leur cerveau se gonfle ». Un excès qui peut mener au décès dans des cas extrêmes et rares.

Source: Medicine & Science in Sports & Exercise 2018/07/10 DOI: 10.1249/MSS.0000000000001682 Dehydration Impairs Cognitive Performance: A Meta-analysis (Visuel Georgia Tech / Christopher Moore)