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SY300 pour « superyacht de 300 pieds »… 90 mètres de long ! | PHILIPPE BRIAND

Etienne DORIN et Bruno MÉNARD.

Modifié le 12/04/2019

Contrairement à la grande majorité des mégayachts à voiles, le SY 300 sera propulsé uniquement par le vent. Des turbines sous-marines lui permettront de produire sa propre énergie. Gigantisme, esthétisme, performance et empreinte écologique réduite ont dicté les choix de l’architecte Philippe Briand, qui vient de dévoiler ce nouveau concept. Ce ketch de 90 mètres de long (300 pieds) pourra porter 6 600 mètres carrés de surface de voiles…

Les bureaux londoniens de l’architecte rochelais Philippe Briand viennent de dévoiler leur dernier concept de voilier géant. Et il est étonnant… parce que c’est un vrai voilier. Entendez par là qu’à la différence de la plupart des super, maxi et autres méga yachts géants qui se propulsent beaucoup à l’aide de leurs moteurs – même quand ils portent mâts et voiles – celui-ci ne marchera qu’avec la force du vent. Il utilisera  seulement ses voiles, gigantesques elles-aussi, pour déplacer ses 1 550 tonnes sur tous les océans de la planète.

Tirant d’air : 95 mètres…

Les mensurations du SY300 – pour « superyacht de 300 pieds » – laissent rêveur : 90 mètres de longueur, 14 mètres de large. Les surfaces de voilure sont à l’avenant : 3 500 mètres carrés au près et 6 600 mètres carrés au portant, avec notamment un spinnaker gigantesque de… 3 500 mètres carrés . En outre, s’il vous vient à l’esprit l’idée saugrenue de vous faire hisser en tête de mât, vous aurez une jolie vue : 95 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Le cadeau ultime

Fort de son expérience acquise dans la conception de Vertigo (67 mètres) et de Sybaris (73 mètres), deux des superyachts à voiles les plus connus au monde, Philippe Briand estime avoir voulu offrir avec ce SY 300 un concept le plus proche possible de « l’esprit authentique de la voile ». Briand explique : « Je pense que c’est idéal pour un marin passionné qui veut rester en contact avec l’eau et avec la force du vent. » Les heureux futurs propriétaires pourraient même « prendre la barre du yacht eux-mêmes » et aller taquiner les 15 à 20 nœuds de vitesse sous voiles. Le choix d’un plan de voilure en ketch (à deux mâts donc), associé à une forme de coque à étrave inversée inspirée des voiliers de course modernes, a été dicté pour une performance optimale sous voiles. Bref, les voiles ne sont pas là juste pour faire joli, voilà le message.

Le ketch géant pourra porter 6 600 mètres carrés de voiles…. | DR PHILIPPE BRIAND

Surpasser les autres mégayachts

Dans cette catégorie où l’on ne communique évidemment pas les prix, forcément astronomiques, le concept est toujours de faire, en substance, plus grand, plus performant, plus écolo que ce qui existe déjà. Le SY300 n’échappe pas à la règle. Philippe Briand le dit tout de go dans la communication officielle qu’il vient tout juste de lancer : « Avec un gréement de voile traditionnel, ce ketch de 1  550 tonnes a été créé pour surpasser les autres mégayachts à voile, ainsi que pour offrir une esthétique sensationnelle et un confort ultime à bord. Le SY300 serait le cadeau ultime pour un marin passionné qui exige de la vitesse sur l’eau ainsi qu’un design et un style exceptionnels. »

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Tendance « green »

La tendance écolo des superyachts « verts » étant en vigueur aussi chez les rares milliardaires (et/ou multinationales) capables de s’offrir ce genre de joujou, le SY300 est conçu également pour être le meilleur de ce point de vue. D’abord parce qu’il navigue seulement sous voiles, évidemment, mais aussi parce que des turbines lui permettraient de produire une importante partie de l’énergie du bord. Installées sous la coque, on pourrait les apparenter – pour faire simple – à des hydro-générateurs taille XXL. L’architecte français explique : « En navigation, des turbines sous-marines pourront charger les batteries du bord. Dans des conditions optimales, le voilier peut atteindre la vitesse maximale de 20 nœuds. Si 50 % de l’énergie nécessaire est produite de cette manière, cela équivaudrait à celle produite par un générateur de 500 kW, tout en maintenant une vitesse de croisière de 15 nœuds ».

Et le confort dans tout ça ?

L’aménagement et le confort intérieur sont évidemment à la carte. Mais disons que Philippe Briand et ses designers ont prévu quelques idées pour les trois ponts du SY300, en plus évidemment des espaces dédiés au personnel qui pourront accueillir 17 membres d’équipage. Les invités pourront être accueillis dans six suites grand luxe, tandis que la cabine propriétaire sur le pont principal occupera toute dans la largeur du bateau et disposera en plus d’un bureau, de deux salles de bain, d’une terrasse privée, d’une salle de jeux, etc. On pourra prendre le soleil autour de trois piscines, profiter de l’ombre d’un bimini géant ou encore aller profiter du spa, du jacuzzi, de la salle de massage, de la salle de sports…

Les plans et quelques idées d’aménagements… | P.BRIAND

Le clou du spectacle (pardon, du bateau) est le flybridge très épuré d’une superficie de 112 mètres carrés, comprenant un espace où 16 convives pourront s’installer autour de la grande table centrale, « avec une vue imprenable sur l’horizon et la mer »… Mais si d’aventure vous souhaitiez des aménagements quelque peu différents, l’équipe de Philippe Briand est à votre écoute…

Dans ce sens-là on peut vous montrer les voiles… | P.BRIAND